« Il n’y a pas d’exception à faire. Nous sommes tous égaux devant la loi si on peut ouvrir un procès Thomas Sankara. La justice peut en ouvrir aussi pour Some Yorian Gabriel ou encore le colonel Sawadogo. Mais aussi tous ceux qui sont morts dans de mêmes circonstances sous le régime du Conseil national de la révolution (Cnr), dirigé par le capitaine Thomas Sankara », a dit Me Hermann Yaméogo, analyste politique burkinabé à Sahutiafrica. Il appelle le gouvernement burkinabé à engager aussi des poursuites contre le régime de Thomas Sankara, où il n’y avait pas d’état de droit.
Pour Hermann Yaméogo, si le gouvernement veut être crédible, il faut remonter à toutes les plaies. « Il n’y a pas que les larmes de la famille Sankara à étancher. Il y a aussi des larmes de combattants de leur bataillon de lutte, qui ont besoin de savoir la vérité », a-t-il confié.
Il indique que le procès de Thomas Sankara doit être approprié que celle de la justice transitionnelle. Et avoir une vision marquée par le pardon. « Il faut une vérité qui concerne tout ce qui s’est passé dans le pays dès l’indépendance à nos jours. Nous avons vécu des horreurs et de crimes politiques sous le Conseil national de la révolution de Thomas Sankara », a-t-il déclaré.
Selon l’analyste politique, le gouvernement du président Roch Marc Christian Kaboré repose sur le Sankarisme, ce qui met en mal le procès. « Au Burkina Faso, il a été instauré une mesure d’amnistie qui profite à tous les chefs d’État burkinabé de l’indépendance à nos jours. Le mal est que cette amnistie n’est pas annexée avec les crimes. Elle est indexée sur la personnalité des individus. Et cette amnistie est inscrite dans la constitution », a-t-il ajouté.
Ce lundi 25 octobre s’est ouvert le procès de l’assassinat de l’ancien président burkinabé Thomas Sankara et de ses douze compagnons à Ouagadougou. Le 11 octobre dernier, le procès a été reporté à la demande des avocats de la défense pour s’enquérir du dossier. Blaise Compaoré, ancien président burkinabé, exilé en Côte d’Ivoire, est jugé par contumace.
Ali Maliki