Au Burundi, des dizaines de soldats ont été arrêtés pour avoir refusé d’être déployés dans l’est de la RDC pour combattre les rebelles du M23, qui s’affrontent avec l’armée congolaise.
Ces soldats dissidents sont détenus dans différentes prisons à travers le pays, selon des officiers de l’armée et des témoins. D’après un colonel, certains parmi ces soldats font aussi face à des accusations supplémentaires pour vol de fonds de guerre.
« Certains ont déjà été renvoyés de l’armée, mais il y en a aussi qui ont été acquittés. Ce n’est un secret pour personne que de nombreux soldats sont détenus pour ces actes », a-t-il déclaré. Le colonel, comme d’autres personnes ayant parlé des détentions, a demandé l’anonymat pour des raisons de sécurité.
D’après un capitaine, il avait déserté l’armée après avoir refusé d’être envoyé au Congo. « Pour qu’un soldat professionnel s’engage dans un combat, il doit au moins y avoir le motif du conflit. Il doit aussi mesurer ses forces et ses faiblesses et celles de l’ennemi. Mais dans la situation actuelle, on nous demande d’aller nous battre aveuglément », a-t-il dit à Associated Press.
Les affrontements entre le M23, que les États-Unis affirment soutenus par le Rwanda, et les troupes congolaises se sont intensifiés ces dernières semaines, les rebelles menaçant la ville congolaise de Goma, à la frontière du Rwanda.
Le président burundais Évariste Ndayishimiye, dans une émission publique du 29 décembre, a reconnu la présence de troupes burundaises dans l’est du Congo aux termes d’un pacte de défense avec les autorités congolaises. « Si vous n’aidez pas votre voisin à éteindre le feu, alors que sa maison brûle, demain, si c’est votre tour, il ne viendra pas vous aider », a-t-il indiqué.
Les tensions régionales dans la région des Grands Lacs se sont exacerbées, avec des allégations de soutien à des groupes rebelles violents. Les arrestations de soldats, refusant le déploiement, s’inscrivent dans ce contexte de conflit régional et de suspicion entre les pays voisins.
Ben Tshokuta