« Je consomme le café Touba depuis 2016. Je l’ai découvert par mes frères aînés. Ils m’avaient dit que ça soulage les douleurs du dos. Je fais des durs travaux. Et depuis que je prends ce café préparé comme en l’Afrique de l’ouest, je me sens très bien. Et mes performances sexuelles ont même augmenté. Je ne sais pas si un jour, je peux arrêter de prendre ce café… », confie Kalé, un homme de teint clair, la trentaine.
Nous sommes là à Matonge. Dans le périmètre du rond-point Victoire, la consommation du café «Touba» est devenue quotidienne. À l’espace « Café Touba Kote bar » du guinéen Douada Conté, les gens viennent prendre une tasse, le jour comme le soir. Au fond du bistro, rangé comme un lieu de culte, il y a un poste téléviseur. On y voit défiler des images d’artistes musiciens guinéens, sénégalais et congolais. On n’y trouve que des hommes.

Café Touba, adopté ici à Kinshasa a été introduit par les ouest-africains. D’origine sénégalaise, guinéenne ou malienne. Il se vend à 500 francs congolais la tasse. Touba est considéré comme étant une ville sainte pour les musulmans de la confrérie Mouride au Sénégal.
« Moi, je prends ma tasse à 17 heures, après le boulot. Café Touba traite les reins. J’avais des douleurs au niveau du bas vendre et de dos, cette boisson m’a vraiment soulagé », dit Claude, père de famille.
A Matonge (commune de Kalamu), dans les communes de Kinshasa, Barumbu ou autour du Grand Marché (Zando), le café «Touba» est pris pour toutes sortes de raisons. Certains le boivent pour lutter contre les hémorroïdes. Même si aucun médecin pour l’instant ne nous a confirmé ce lien. D’autres parlent des douleurs du dos ou des problèmes de reins. Et pour certains, ce café est consommé pour ses vertus aphrodisiaques.
« Moi je le prends chaque soir. J’ai la chance d’être-là quand on prépare ce café. Ça me soulage de l’hémorroïde interne, des fatigues aussi », indique papa Samy, mécanicien, cheveu blanc, la soixantaine.
Trésor Mutombo