Alors que l’armée congolaise combat une avancée près de la ville de Goma, l’ONU estime que les combats entre les FARDC et le M23 pourraient déclencher une guerre régionale plus large.
Après avoir pris la ville de Minova mardi dernier, les rebelles ont poursuivi leur progression vers la ville de Sake, environ 20 km de Goma. Jeudi soir, le gouvernement congolais a indiqué qu’ils ont été repoussés lors d’une contre-offensive.
Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais, a assuré que toutes les mesures sont prises pour que Goma et ses environs soient sécurisés et protégés.
Mais, la situation est confuse ce vendredi matin à Sake. Les affrontements ont repris dans l’est entre l’armée congolaise et le M23, soutenu par le Rwanda. Pour Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, ce conflit risque de dégénérer en une guerre régionale plus large.
« Cette offensive a un impact dévastateur sur la population civile et accroît le risque d’une guerre régionale plus large », a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole de l’ONU.
M. Dujarric renseigne que le Secrétaire général appelle tous « les acteurs à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC et à mettre fin à toute forme de soutien aux groupes armés ».
Après l’échec d’une médiation RDC-Rwanda sous l’égide de l’Angola, les hostilités ont repris et le M23 a tenté de gagner du terrain jusqu’à encercler Goma. Des dizaines de milliers de personnes supplémentaires fuient.
« Les bombardements massifs ont forcé des familles d’au moins neuf sites de déplacement à la périphérie de Goma à fuir vers la ville pour trouver un abri. Beaucoup ont passé la nuit dernière à dormir dans les rues et dans les espaces verts de la ville », a rapporté le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
D’après lui, le nombre de personnes déplacées par les combats cette année a doublé pour atteindre 400 000 depuis la semaine dernière. Il avertit que les hôpitaux sont presque remplis de civils blessés.
Entre-temps, Kinshasa accuse Kigali de vouloir faire main basse sur les richesses de l’Est congolais. L’accusation que le Rwanda conteste. Jusque-là, les initiatives diplomatiques lancées pour tenter de régler la crise n’ont rien donné.
Josaphat Mayi