Jeudi 27 octobre, le public brazzavillois s’est offert une belle tranche de rire à l’ouverture de la 15e édition du festival tuSeo à l’Institut français de Brazzaville, capitale du Congo.
Rire, exclamation, acclamation et ovation. Le public applaudit un plateau d’humoristes dans une salle remplie. Des spectateurs, souriants et détendus, ont une mine réjouie. Tout commence par le tremplin des talents du pays avec Nana Cepho, qui en toute simplicité et vivacité, sait arracher des rires au public.
« Dernièrement, j’ai croisé mon voisin avec sa maîtresse, en entrant dans un hôtel. Est-ce que j’ai dit ça à quelqu’un ? Je n’ai pas le temps pour ça. Je suis seulement allé informer sa femme… Est-ce que c’est du commérage ? », interroge le public, qui éclate du rire.
L’artiste Nana Cepho explore l’univers féminin lors de sketch. « A cause du commérage, j’ai raté un emploi où j’étais allée pour un entretien d’embauche. Bonjour madame, prenez place. Merci papa et je me suis présentée. Le gars m’a dit que saviez-vous de notre entreprise. Je lui ai répondu que vous ne payez pas les impôts. Et que le DG est en prison. J’ai été chassée », relate l’artiste. Difficile de retenir son rire. Le public acclame et rit.
Ce spectacle est un mélange satirique de certains comportements étranges qu’affichent les femmes. Agitation, commérage, hypocrisie, indiscrétion, histoire de couple,… Tout est décortiqué de façon drôle et instructive.
Serge Chérubin fait une entrée emblématique en toge, en arborant le drapeau congolais, sous une chanson du rappeur Young Ace Wayé. La salle s’est levée pour saluer celui qu’on surnomme Mwana mboka (fils du pays). Lui également peint les femmes à travers leur personnalité, leur vécu et leurs habitudes.
Sans notre consentement, Dieu créa la femme (la force envoûtante, manipulatrice) et maîtresse de l’envoûtement, soupire-t-il. « La femme d’aujourd’hui, c’est comme du rap américain. On écoute, mais on ne comprend rien ». Et dans sa vanne, il fait un pic à l’ambassadeur de France concernant l’octroi des visas.
Le public jacasse à fond et à même le sol comme Andy, à qui le sujet de l’artiste lui fond à cœur apparemment. « Ce soir, je dirais que nos artistes congolais ont ajouté un plus dans leurs sketchs », réagit-il.
Le festival s’est poursuivi, avec Mister 100%, qui a emballé les spectateurs. Même phénomène en soirée avec ATT Junior, déjà connu du public, notamment par la présence de la forte présence de la communauté malienne.
Le maître de cérémonie Mory Touré promet encore de belles surprises du vendredi 28 au samedi 29 octobre avec du bon son, des tranches de rire et des idées nouvelles pour le public. Le rendez-vous du rire se poursuit.
Ali Maliki, Envoyé spécial à Brazzaville