Reconnu coupable de «crime contre l’humanité» commis en 2011, Amadé Ouérémi, ancien chef de guerre à l’ouest de la Côte d’Ivoire, est condamné à la prison à perpétuité. La sentence a été prononcée par la Cour d’assises d’Abidjan, la capitale, ce jeudi 15 avril. Cette condamnation fait suite à des faits commis dans la ville de Duékoué les 28 et 29 mars 2011 lors de la crise post-électorale.
Le procès s’est ouvert le 24 mars dernier. Les proches de victimes ont témoigné sur les exactions commises par Amadé Ouérémi et ses hommes. D’après la Croix-Rouge, 817 personnes ont été tuées en une journée à Duékoué. 300 selon les Nations Unies. Ces chiffres ont été révélés lors du procès.
Amadé Ouérémi a affirmé qu’à cette époque, il était sous la direction d’un chef rebelle dénommé «Coulibaly de Kouibly» lui-même sous les ordres du comzone Losseni Fofana appelé «Loss». Ce dernier est colonel dans l’armée ivoirienne. Mais les deux personnes citées avaient nié connaître Amadé Ouérémi avant son arrestation devant le juge d’instruction. C’était avant le procès. «Amadé Ouérémi n’est responsable qu’en partie. C’est vraiment injuste de lui faire endosser la responsabilité tout seul de ce qui s’est passé à Duékoué», a déclaré Me Roseline Aka Serikpa, avocate d’Amadé Ouérémi, à RFI.
Une douzaine de chefs d’accusation étaient retenus contre Amadé Ouérémi. Il devait répondre des faits d’assassinats massifs, de viols, de traitements inhumains et dégradants. Depuis 2013, Amadé Ouérémi était en détention provisoire.
Trésor Mutombo