Le gouvernement congolais va enterrer plus de 2000 corps de personnes tuées lors des combats à Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC, selon Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais.
Alors que le M23 a appelé à un cessez-le-feu, les autorités congolaises veulent enterrer les corps de victimes par crainte de la propagation de maladies. Les terrains où les corps peuvent être enterrés à Goma sont extrêmement limités. Selon les Nations Unies, au moins 900 personnes ont été tuées. Près de 3 000 personnes ont été blessées au cours des combats qui ont précédé la prise de Goma.
Les habitants de la ville ont fait le point sur les bâtiments détruits par les bombardements. Ils ont tenté de vider les morgues débordées. Jusque-là, l’ampleur des dégâts civils n’a pas encore été pleinement évaluée. Des rapports font état de personnes prises entre deux feux, d’hôpitaux débordés et de corps abandonnés dans les rues. Des groupes d’aide humanitaire ont aidé les autorités à faire face aux morgues débordées des hôpitaux et à enterrer les corps.
« Les jours sans électricité de la semaine dernière ont affecté la réfrigération des morgues, provoquant une course contre la montre. C’est pour identifier les corps », a déclaré Myriam Favier, cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge, à Goma cité par Reuters.
En fait, l’escalade dramatique de cette insurrection vieille de dix ans a attisé les craintes d’une guerre régionale plus vaste. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), elle a également provoqué le déplacement d’environ 700 000 personnes à Goma et dans ses environs.
Mardi, le principal responsable de l’aide humanitaire de l’ONU en RDC, Bruno Lemarquis, a appelé à la réouverture urgente de l’aéroport de Goma pour permettre les vols humanitaires indispensables.
Mais la situation sécuritaire est toujours préoccupante dans l’est de la RDC, marquée par la percée du M23. La présidence kényane a annoncé la participation du président Tshisekedi et de son homologue rwandais, Paul Kagame, à un sommet extraordinaire conjoint de la Communauté Est-Africaine (EAC) et de la Communauté des Etats d’Afrique australe (SADC) ce week-end.
Entre-temps, sur les fronts, les armes continuent de résonner. Les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda et accusés de massacre de civils à Kishishe par un rapport préliminaire des Nations unies, tentent de percer vers le Sud-Kivu. Mais les Forces armées congolaises (Fardc) ont repoussé le M23 dans le territoire de Kahele. Après la percée de rebelles à Goma, le président Tshisekedi a annoncé une « riposte vigoureuse ».
Josaphat Mayi