« Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU devrait établir de toute urgence un mécanisme international indépendant pour enquêter sur les abus dans le conflit du Tigré, qui s’est depuis étendu aux régions voisines d’Amhara et d’Afar. L’enquête devrait inclure les allégations d’exécutions sommaires et d’autres violations graves des lois de la guerre par les forces tigréennes, identifier les responsables à tous les niveaux et préserver les preuves pour une future responsabilité », a dénoncé Human Rights Watch ce vendredi 10 décembre.
Selon cette organisation de défense des droits de l’homme, les combattants du front de libération du peuple du Tigré (Tplf) ont tué des dizaines de personnes dans deux villes qu’ils contrôlaient dans la région d’Ahmara au nord de l’Ethiopie entre le 31 août et le 09 septembre.
« Les forces tigréennes ont fait preuve d’un mépris brutal pour la vie humaine et les lois de la guerre en exécutant des personnes sous leur garde », a déclaré Lama Fakih , directeur des crises et des conflits à Human Rights Watch.
« Ces meurtres et autres atrocités commises par toutes les parties au conflit soulignent la nécessité d’une enquête internationale indépendante sur les crimes de guerre présumés dans les régions du Tigré et d’Amhara en Éthiopie », a-t-il ajouté.
Entre septembre et octobre, Human Rights Watch a interrogé à distance trente-six personnes, dont des témoins de meurtres, des proches des victimes et des voisins, des personnalités religieuses et des médecins sur les combats et les abus dans et autour du village de Chenna Teklehaimanot (Chenna) et de la ville de Kobo. « Dix-neuf personnes ont décrit avoir vu des combattants tigréens à Chenna et Kobo exécuter sommairement un total de quarante-neuf personnes qui, selon elles, étaient des civils, en fournissant quarante-quatre noms ».
Depuis plus d’un an, les forces gouvernementales et les rebelles tigréens s’affrontent dans le nord de l’Éthiopie. Ce conflit armé a fait des milliers de morts, alors que des millions de personnes ont fui leur foyer. Plus de treize millions de personnes sont sous menace de l’insécurité alimentaire.
Ali Maliki