Une crise de confiance s’installe entre la junte malienne et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cédéao). C’est ce que pense le professeur Abdoul Dem Dembele, analyste politique malien et spécialiste des questions de sécurité et défense. « Un bras de fer n’est pas souhaitable, car le Mali est membre de la CEDEAO. Cela ne fera que compliquer la bonne marche de la transition et exposer les autorités de la transition aux sanctions internationales », a expliqué l’analyste à Sahutiafrica.
Abdoul Dem Dembele affirme que les sanctions que la Cédéao a imposées aux membres de la junte malienne sont des moyens de pression. D’après lui, cette institution régionale veut montrer jusqu’où elle peut aller. « En vérité, cela importe peu aux maliens lambda qui ne voit en la Cédéao qu’un outil de manipulation française », a dit Abdoul Dem Dembele.
Lundi 8 novembre, Bamako a regretté les décisions prises lors du sommet extraordinaire de la Cédéao, qui décide d’imposer des sanctions individuelles aux membres de la junte au Mali. D’après le gouvernement malien, « ces décisions ne tiennent pas suffisamment compte des aspirations profondes du peuple malien et des déployés au quotidien par les autorités de la transition ».
Bamako a annoncé qu’il va fixer les nouvelles dates pour les élections après la tenue des Assises nationales de la refondation. Pourtant, la Cédéao exige la tenue des élections censées ramener les civils au pouvoir en février.
Pour l’analyste Abdoul Dem Dembele, « la Cédéao veut juste montrer qu’elle aura son mot dire au moment opportun ». « Il y aura des échanges, des compromis, des concessions et beaucoup d’autres choses à la fixation de ces fameuses dates issues des Assises. Le problème est à quand les assises ? Et à quand les nouvelles dates pour les élections ? Quelles sont les garanties pour le respect de ces nouvelles dates ? En vérité, une crise de confiance s’est installée entre la Cédéao et les autorités, qui aura son mot à dire », a-t-il indiqué.
Trésor Mutombo