Face à la chute de sa monnaie, le Zimbabwe va vendre des pièces d’or

Le Zimbabwe va commencer à vendre des pièces d’or comme réserve de valeur au moment où sa monnaie s’affaiblit considérablement. C’est ce qu’a annoncé la banque centrale du pays (RBZ) ce mardi 5 juillet. Selon le RBZ, les pièces vont être disponibles à la vente à partir du 25 juillet en Zimdollar et en Usd à un prix basé sur le prix de l’or en vigueur. 

« Les pièces d’or vont réduire la pression sur le dollar américain sur le marché libre, que les autorités accusent de la dépréciation du dollar zimbabwéen. Comme vous le savez, le dollar américain a été largement utilisé pour deux choses ; pour l’importation de marchandises et la réserve de valeur. Les pièces d’or vont fournir une option d’investissement alternative au dollar américain en tant que réserve de valeur », a dit John Mangudya, gouverneur de la banque centrale. 

Les pièces d’or connues sous le nom de Mosi-oa-Tunya portent le nom des chutes Victoria et peuvent être converties en espèces et vendues localement et internationalement. 

« Les investisseurs qui achètent les pièces d’or seront en mesure de préserver la valeur et de réaliser de bons bénéfices lorsque les prix de l’or augmenteront. Les pièces contiendraient une once troy d’or et seraient vendues par les canaux bancaires normaux », a ajouté M. Mangudya. 

Mais le ministre zimbabwéen des Finances, Tendai Biti, souligne que la pièce d’or ne résoudra pas les crises structurelles résultant de l’effondrement du taux de change, de l’excès de monnaie, de l’inflation et du chômage qui caractérisent l’économie du pays. 

« Vendre de l’or, en particulier en monnaie locale, permet aux cartels avec des milliards de dollars zimbabwéens de couvrir la même chose avec de l’or de la même manière qu’ils ont acheté des dollars américains sur le marché noir. Cela permet également à certains escrocs étrangers de blanchir leur argent au Zimbabwe grâce à des pièces d’or », a-t-il dit à la presse locale. 

La semaine dernière, le Zimbabwe a plus que doublé ses taux d’intérêt, passant de 80% à 200%, et a annoncé son intention de légaliser le dollar américain au cours des cinq prochaines années afin de restaurer la confiance dans l’économie. 

Ali Maliki 

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