Ce vendredi 30 juin, le Conseil de sécurité de l’ONU va se décider, au cours d’une réunion, du retrait de la mission onusienne au Mali (Minusma), comme exigé par la junte au pouvoir.
Si tout porte à croire que le départ est scellé, il reste tout de même quelques interrogations auxquelles le conseil de sécurité va tenter d’éclaircir, notamment sur les modalités et la date de ce retrait effectif.
Et, selon Radio France Internationale, qui a consulté la copie de la version finale du projet de résolution qui va être soumis au vote du Conseil de sécurité. « Le Mali exige que le retrait effectif de la Minusma dont le mandat expire ce vendredi, intervienne d’ici à trois mois ».
Mais, l’ONU estime cette durée est trop courte. « Elle prévoit un départ dans six mois. Et, propose que les discussions avec Bamako se poursuivent jusqu’au 15 août sur certains points très politiques, comme l’avenir de l’implication de l’ONU dans le suivi de l’accord de paix de 2015 ».
Pendant ce moment de retrait, « la Mission va se consacrer qu’à son départ, plus d’accompagnement politique, plus d’enquête des droits de l’homme. Quant à la protection des civils, les Casques bleus ne pourraient plus intervenir que si des civils étaient attaqués à proximité des bases onusiennes, et cela, jusqu’au 30 septembre », révèle le document.
Cette échéance dépassée, « ils ne seraient plus autorisés qu’à se protéger eux-mêmes, à surveiller leur environnement immédiat ou à procéder à des évacuations médicales. Les autorités maliennes seules vont s’occuper de la protection des civils ».
L’issue du vote va être connue dans quelques heures. L’ONU peut ou ne pas accéder à toutes les demandes des autorités maliennes, mais cela rendra difficile le travail de la mission, et pourrait mettre à mal la sécurité du personnel onusien, dans un pays où le terrorisme continue à sévir de plus belle.
Il y a deux semaines, le Mali avait demandé le départ de la mission onusienne sur son territoire. Depuis l’arrivée au pouvoir des militaires, les rapports entre les deux parties n’étaient plus cordiaux. Le Mali qui s’est rapproché de la Russie ne voyait pas de bon œil les accusations de violation des droits humains dont il faisait objet depuis un moment de la part de l’ONU.
Dinho Kazadi