Prôner l’entente et la paix dans l’est déchiré de la RDC. Tel est l’objectif du Festival Amani, traduit en français paix, qui s’est ouvert du vendredi 4 au dimanche 6 février à Goma, ville située dans l’est du pays. Il en est à sa huitième édition. Le festival a été annulé pendant deux ans en raison de la pandémie de Covid-19. Des tentes sont installées pour passer des tests gratuits de dépistage. Et qu’un test négatif est exigé pour accéder aux concerts. Le nombre de spectateurs est limité à au moins 12.000.
« Nous voulons valoriser les talents de la jeunesse de la région. Et concilier toutes les communautés à travers la culture », a déclaré Guillaume Bisimwa, directeur du festival à l’AFP. Il affirme se comprendre et se mettre ensemble est une occasion de mettre fin aux conflits communautaires.
Des chanteurs et des groupes. Mais également des rappeurs ainsi que des danseurs viennent de partout à Goma, au Congo Brazza, au Rwanda et plus loin en Afrique et en Europe. Dans une région où chaque citoyen est quotidiennement en danger, la musique peut se connecter et les artistes et le public peuvent s’amuser en toute liberté.
« Cela me permet de faire connaissance avec des jeunes d’autres horizons. Et d’oublier l’insécurité que nous vivons à Goma », a expliqué Gervin Kalelangabo, la vingtaine.
Pour Sandra Sada, 32 ans, c’est une bonne occasion de découvrir d’autres cultures.
En plus de diverses représentations scéniques, des ateliers et des panels sur des thèmes sociaux tels que l’émancipation et la santé. Mais aussi sur le rôle de la musique comme atout économique et touristique. Il existe aussi des groupes de soutien où les entrepreneurs débutants en ont pour leur argent. Tout est fait pour favoriser une paix durable sous tous ses aspects, selon la direction du Festival Amani.
Depuis le mois de mai dernier, la province du Nord-Kivu et de l’Ituri, sont sous l’état de siège. Une mesure du gouvernement congolais qui est censée mettre fin aux violences des groupes armés qui tuent, pillent la population depuis plus de deux décennies.
Ali Maliki