Alors que le vote final doit avoir lieu le 24 juillet au Parlement, les députés ont approuvé un rapport qui soutient l’interdiction de l’excision et des mutilations génitales féminines après un débat houleux lundi 8 juillet.
35 députés ont voté en faveur du rapport. 17 contre et deux se sont abstenus. Visiblement, c’est un pas vers l’interdiction de l’excision. Même s’il reste encore un vote. La commission, qui a présenté ses conclusions devant le Parlement, préconise de maintenir la loi de 2015 et d’interdire la circoncision féminine sous toutes ses formes. Il s’agit notamment de mutilations génitales ou d’excision.
Cette structure affirme que les mutilations génitales féminines sont une violation des droits humains. Selon cette commission, elles perpétuent les inégalités de genre et la discrimination envers les femmes et contreviennent à des engagements internationaux pris par la Gambie. Elle indique que « la mutilation génitale féminine n’est pas islamique, mais une coutume traditionnelle ». Elle argue d’avoir interrogé des érudits musulmans, parmi environ 150 experts et témoins, dont des personnes qui ont subi ces mutilations.
Mais pour les avocats de la levée de l’interdiction, l’excision est une pratique profondément enracinée dans les croyances traditionnelles, culturelles et religieuses de la majorité des Gambiens et soutenue par l’Islam.
Ce débat divise profondément l’opinion dans le pays. Si le texte venait à être adopté ce 24 juillet, la Gambie deviendrait le premier pays au monde à annuler l’interdiction de telles mutilations, selon les Nations unies.
Ce pays d’Afrique de l’ouest fait partie des dix pays où le taux de MGF est le plus élevé. L’Unicef chiffre à 73% des femmes et des filles de 15 à 49 ans, qui ont subi cette pratique.
En fait, les MGF incluent l’ablation partielle ou totale du clitoris (excision), ou plus largement des organes génitaux externes, ou toute autre blessure des organes génitaux. En dehors de la douleur et du traumatisme, elles peuvent avoir de graves conséquences : infections, saignements, et plus tard stérilité et complications en couches.
La Rédaction