Sitôt ouvert, le procès de massacres du 28 septembre 2009, est renvoyé au 4 octobre prochain, a décidé le tribunal de Dixinn à Conakry, capitale guinéenne. Le capitaine Dadis Camara, ancien président, et une dizaine d’autres anciens officiels militaires et gouvernementaux sont sur le banc des accusés.
Ils sont poursuivis notamment pour assassinats, violences sexuelles, enlèvements, incendies et pillages. Ecroués, les onze accusés se sont présentés à la barre dans une salle remplie.
Sur le box des accusés, Moussa Dadis Camara, principal accusé, se trouvait aux côtés de plusieurs caciques de son régime. Il s’agit notamment Toumba Diakité, son ancien chef de camp ainsi que de Claude Pivi, ancien responsable de la sécurité présidentielle.
Satisfait de cette décision, Me Paul Yomba Kourouma, avocat de Toumba Diakité, affirme qu’ils avaient besoin du temps pour « fouiller de fond en comble ce dossier afin qu’intelligemment, il puisse tenir à bien ce procès ».
Conakry, le 28 septembre 2009. Il y a 13 ans lorsqu’un rassemblement de l’opposition contre le projet de Dadis Camara, à l’époque chef de la junte à la mort du président Lansana Conté, de se présenter à l’élection présidentielle 2010, est réprimé dans le sang. Ce jour-là, les Bérets rouges de la garde présidentielle, des policiers, gendarmes et miliciens ensanglantent la capitale guinéenne.
Une commission d’enquête internationale mandatée par les Nations unies a fait état d’au moins 156 personnes tuées et des centaines autres blessées. Toujours selon cette source, près de 109 femmes ont été violées. Cette commission impute au capitaine Camara une « responsabilité criminelle personnelle, mais aussi une responsabilité de commandement ».
Raymond Nsimba