La croissance du PIB réel de l’Afrique du Nord devrait passer de 5,4% en 2021 à 4,2% en 2022 et à 3,8% en 2023, selon le rapport de l’agence de notation financière internationale Fitch Solutions Country Risk & Industry Research publié jeudi 23 juin.
Le rapport indique que « les pays d’Afrique du Nord exportateurs de pétrole, en l’occurrence la Libye et l’Algérie, « profiteront de la hausse des prix mondiaux des produits de base ». Et même si « la flambée des prix des denrées alimentaires et le resserrement de la politique monétaire continueront de freiner la croissance ».
Pour l’Algérie, la hausse des prix du brut ne devrait représenter qu’un « répit temporaire », car la baisse de la production pétrolière et les progrès limités en matière de réformes économiques pèseront sur la croissance ainsi que sur la dynamique du budget et du compte extérieur à plus long terme.
L’Egypte, quant à elle, devrait enregistrer une croissance économique de 6,2% durant l’exercice fiscal 2021-2022 grâce à un rebond de l’activité durant le deuxième semestre de 2021. Durant l’exercice 2022-2023, l’Egypte ne devrait cependant enregistrer qu’une croissance de 4,4%, dans le contexte d’une inflation à deux chiffres, d’une baisse de l’investissement public et d’un retard au niveau de la reprise du secteur touristique.
Pour le cas de la Tunisie, la croissance devrait passer de 3,1 % en 2021 à 2,5 % en 2022, en raison des pressions inflationnistes élevées et d’une baisse des exportations consécutive à l’affaiblissement de la demande mondiale. Au Maroc, une contraction attendue de la production agricole pèsera lourd sur la croissance économique qui devrait chuter à 2% en 2022 contre 7,5 % en 2021.
Fitch Solutions a révisé à la hausse ses prévisions de croissance pour la Libye et l’Algérie en 2022, respectivement à 8,6% et 3% contre 6,8% et 2,2 % avant l’envolée des cours du brut provoquée par la guerre en Ukraine. Le rapport démontre que ces taux de croissance prévus en 2022 pour les deux pays producteurs de pétrole restent toutefois en dessous des niveaux enregistrés en 2021.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a fait grimper les prix mondiaux des denrées alimentaires et des carburants. Cette situation a accru l’aversion au risque des marchés, avec des répercussions particulièrement graves pour les importateurs nets de pétrole de la région, notamment le Maroc, l’Egypte et la Tunisie.
François Kitoko