Rabie Al Ablaq, militant marocain des droits humains, a été condamné par le tribunal de première instance d‘Al Hoceima à quatre ans de prison ferme pour « offense » envers le roi Mohammed VI. C’est ce qu’a annoncé son avocat Abdelmajid Azaryah à l’AFP lundi 25 avril. Il fait part de son intention de faire appel.
Selon lui, son client n’a fait que publier « des vidéos critiquant les disparités sociales et la corruption ». « J’ai été choqué par ce verdict, car il n’a fait qu’exprimer son opinion », s’est indigné l’avocat.
Ce militant et journaliste citoyen de 35 ans devra également s’acquitter d’une amende de 20.000 dirhams (1.900 euros).
Mais l’organisation Human Rights Watch (HRW), estime que « le militant n’a pas porté atteinte à l’institution royale ». Pour cette organisation de défense des droits humains, « Pénaliser la critique pacifique des tenants du pouvoir constitue une violation manifeste du droit à la liberté d’expression ».
Au Maroc, les militants des droits humains font souvent l’objet d’interpellation et de condamnation de la justice. En 2018, Rabie Al Ablaq, pour avoir participé un mouvement de contestation dans la région du Rif avait été incarcéré. Et puis condamné à cinq ans de prison, avant d’être gracié par le roi en 2020.
Saïda El Alami, un autre militant critique du pouvoir, a été arrêté le 23 mars dernier. Il est poursuivi pour « outrage envers des fonctionnaires publics dans l’exercice de leurs fonctions et d’atteinte à la justice. Mais aussi de diffusion de fausses allégations ». Le verdict est attendu ce vendredi.
Dinho Kazadi