Le compte à rebours est lancé. « Moko », le septième album de Lokua Kanza, artiste musicien d’origine congolaise, est attendu pour le 4 juin. L’artiste musicien met l’unité à l’honneur, une valeur qu’il porte toujours pour son pays d’origine la RDC, une nation secouée par des guerres cycliques, notamment dans l’Est.
Lokua Kanza se trouve actuellement à Abidjan, Côte d’Ivoire, pour la sortie de cet opus de 14 titres. Parmi lesquels on peut citer des titres comme « Nobody Cares », une chanson dédiée aux laissés pour compte. Dans cette chanson en swahili, l’une des langues parlées dans l’est de la RDC. Par la même occasion, il fait un clin d’oeil à Manu Dibango, qui a joué du saxo dans cette chanson, quelques temps avant sa mort. Les percussions sénégalaises sont mises à l’honneur dans cet album dans un savant dosage qui pousse à exhiber quelques pas de Sabar, danse traditionnelle du Sénégal.
L’amitié, plus que l’argent
Dans « Moko », on découvre aussi la chanson « Samaway », dans laquelle Lokua Kanza fait intervenir le sénégalais Wasis Diop. L’artiste congolais y magnifie l’amitié et l’amour fraternel qui devrait exister au delà de l’argent. Au son de la guitare, cette berceuse est comme une balade dansante, empreinte de douceur pour sceller l’amitié.
De son Congo natal, Lokua Kanza est encore allé puiser dans les folklore luba « mutwashi » avec la chanson « You Got The Power ». Encore une fois, l’artiste congolais accorde une place de choix à l’amour dans un mixture des percussions du Kasaï (au centre de la RDC) et les percussions sénégalaises. Il faut un brin de génie pour maîtriser les transitions qui se font dans cette chanson pleinement chantée en anglais, comme une passerelle entre deux continents, les USA et l’Afrique (au Congo). L’image peut sembler loufoque, des pas de la danse traditionnelle du Kasaï sur des sonorités jazz encadrées de part et d’autres par les percu sabar (Sénégal). Un délice!
Lokua Kanza est souvent enfermé dans les balades musicales, douces et sensibles. Il ne déroge pas à sa réputation avec « Osala » en featuring avec Charlotte Dipanda. Une autre surprise est cette symphonie en lingala « Kanga Miso », un vrai dépaysement. Un voyage vers d’autres horizons.
« L’album “Moko” est un appel à l’amour et un moteur pour l’espoir », confie à Sahutiafrica Lokua Kanza, dans une interview exclusive.
L’écoute de l’album ne laisse pas de place à la lassitude. Les mélodies s’impriment assez facilement, dans une musique assez groovante. Dans « Tu es », Lokua Kanza fusionne la musique typique de Kinshasa dans une belle poésie romantique pour que sa dulcinée l’entende. « Tu es le plus beau ciel de l’univers. J’aime tant danser sur tes vagues torrides comme ça. Voir le reflet de ton âme qui s’en va loin là bas…. ». Un vrai régale avec les mots et les mélodies.
Alimasi Kambale