Dans ce texte, Christian Gombo donne un avis. Un avis sur la demande d’ajout de 2000$, des députés. Avis d’un gribouilleur non expert.
Les députés congolais sont dépités! Il leur faut en plus 2000$ sur le 4800 qu’ils perçoivent déjà comme émolument. Ils veulent saigner les finances congolaises car ils ne peuvent les soigner. Ils en ont le droit en théorie et ce n’est pas de leur faute. La campagne électorale coûte chère et même trop chère. Beaucoup ont eu à vendre leurs parcelles. D’autres pour l’amour du peuple qu’il faut défendre ont brûlés leurs économies en offrant polo, sardine, casquette et quelques billets de banque pour les électeurs. En économie, cela s’appelle « investir ».
C’était donc un investissement. C’est normal qu’ils veuillent récupérer. On se rend compte que leur baiser coûte cher, en mon sens le baiser de Judas est mieux. Mais bon, je ne suis pas sensé tant de fois. Mais alors, tant pis pour ceux qui ont échoué. Ceux qui ont réussi, doivent honorer leurs créances que les banques ou toute autre institution de finance réclame. Ce serait honteux de voir un député qui n’honore pas ses factures. Ce serait même une honte nationale car jamais le ridicule ne s’arrête à une seule personne.
Au pays des aveugles, les borgnes sans borne financière sont rois
Il leur faut pour l’instant 2000$ de plus car ils ont un train de vie énorme, et tous les avantages offerts par l’État sont devenus insignifiants. C’est justifiable néanmoins, car l’inflation hante l’économie congolaise. Avoir des députés “faux- têtes” ou insolvables est une honte nationale. Alors, il faut tout mettre en œuvre pour les mettre à l’aise. Que représente 4800 $ face au maigre salaire d’un enseignant ou militaire qui touche à peine 100$ avec peine et délestage? Rien! Car si ceux qui ont 100$ souffrent, ce que 4800$ est insignifiant par rapport à l’énorme travail que nos honorables font pour laisser toujours le pays dernier de la classe dans le monde. Quand même, au pays des aveugles, il ne doit pas qu’y avoir des aveugles. On dit là-bas que les borgnes sans borne financière sont rois. Et nos députés veulent être nos borgnes. C’est pour cela qu’on les a élus. De toutes les façons, un pays où personne ne voit ne sert à rien.
Il faut 2000$ de plus. Être député est un risque. Le plus grand qui soit car l’immunité ne protège pas contre la mort. Tout député qui se respecte ne peut jamais mourir pendant son mandat. Pour ce, en attendant les 2000$, c’est rien du tout. C’est juste en dollars, 20 billets de cent dollars ou 2000 billets de 1$ de plus pour chaque député. L’Etat a des réserves. L’État peut emprunter facilement au nom du peuple pour le bonheur de ses représentants. Il n’y a qu’à voir la rapidité de sortie de fond pour les travaux de la Révolution de la modernité en 100 jours. L’Etat doit bien cela à ceux qui luttent sans vergogne pour ne plus sombrer dans la misère.
Une plaisante malédiction!
« Le peuple d’abord » n’est-ce pas chaque député d’abord qui représente une portion du peuple? Un député en bonne santé financière pourra refaire campagne à la prochaine législature. Un député mendiant par contre est une injure institutionnelle que le premier ministre ne peut se permettre d’amplifier.
N’est-ce pas à l’image du député qu’on reconnaît un peuple? Alors, il faut bien s’occuper d’eux, sinon ils vont se faire justice eux-mêmes et ce ne sera pas bon pour l’exécutif.
Pendant ce temps, le barème de “Mbudi” est une fable que personne n’a le courage de réciter. Pendant ce temps, médecins, infirmiers, enseignants, militaires, policiers, artistes, doivent attendre la Révolution de la modernité. Un éléphant blanc de l’idéologie kabiliste que le régime actuel tient mordicus à faire ancrer dans les mentalités populaires.
Ainsi donc, encore, ils reviendront. Et comme nous serons toujours couverts par la misère, pour 1$, un t-shirt, un chapeau, etc., on les votera encore. Quelle plaisante malédiction.
Christian Gombo