« Que tous les Congolais, partout qu’ils soient, sachent que chacun doit respecter l’autre. La vie humaine doit être préservée », a indiqué le Dr Denis Mukwege, colauréat du prix Nobel de la paix en 2018, devant la presse. Une sortie médiatique qui fait aux messages d’incitation à la haine contre les ressortissants rwandais sur les réseaux sociaux.
Le médecin de l’hôpital de Panzi affirme « que l’on peut exprimer la colère contre l’agression de la RDC par son voisin, le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion du M23, par des manifestations pacifiques ».
« Je vous demande pardon de cesser de publier des choses qui n’ont pas d’importances sur les réseaux sociaux. Evitons de publier des violentes vidéos. Cela ne va nous apporter que des violences », exhorte le Dr Mukwege.
D’après le prix Nobel, la personne qui trompe les Kinois à prendre des machettes et à contrôler les voitures pour identifier les Rwandais, est « l’ennemie du Congo ». « Nous avons des soldats. Et qu’ils les laissent battre », indique-t-il.
Dimanche 19 juin, le gouvernement a condamné « des actes de violence contre des ressortissants rwandais ». Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, a assuré que « les services spécialisés notamment la police est sur les traces de tous ceux qui menacent de s’en prendre aux Tutsis ».
« Il n’y a pas de guerre entre les populations congolaise et rwandaise. C’est le gouvernement rwandais qui mène la guerre à la RDC. Les citoyens congolais ne doivent pas tomber dans le piège de Kagame », a précisé Daniel Aselo, ministre congolais de l’Intérieur.
Des vidéos sur les réseaux sociaux montrent une frange de jeunes se réclamant du parti au pouvoir, vêtus en une sorte d’uniforme militaire, machette à la main, ont sillonné la commune de Bandalungwa au centre de Kinshasa, capitale congolaise, disant être à la recherche des Rwandophone.
Samedi 18 juin, lors d’une marche de soutien aux Forces armées de la RDC (FARDC), qui s’affrontent avec les rebelles du M23, un homme à la morphologie nilotique, dont l’identité n’est pas révélée, a été pris pour cible par les manifestants. Il a été lynché puis brûlé vif.
Raymond Nsimba