« Les blessés, nous ne sommes pas payés », scandent une centaine de militaires blessés de guerre. Ce lundi 20 décembre, ils ont manifesté pour exiger le paiement d’à peu près 20 ans d’arriérés de salaires devant le bâtiment du ministère congolais de Défense à Kinshasa, capitale congolaise. Des femmes assises avec leurs enfants au sol. Elles expriment la désolation et disent être oubliées par le gouvernement congolais.
« Le gouvernement nous promet des solutions, mais sans les réaliser. Mon mari ne perçoit que 30.000 FC (15 Usd) de salaire comme blessé de guerre. Cela n’est pas payé régulièrement. Ce maigre salaire prouve que le service qu’il a rendu à la nation ne vaut rien », s’indigne Ma Marcelline, la quarantaine et femme d’un militaire blessé de guerre.
Des groupes se sont formés aux alentours du bâtiment du ministère. Certains sont en tenue militaire et d’autres en tenue civile. Ils sifflent et scandent des chansons hostiles au général Mbala, chef d’état-major des FARDC. La fatigue et le désespoir s’affichent dans leurs visages. Mais ils sont loin de baisser pavillon. La persévérance se lit dans leurs regards.
« Lors de son investiture, le ministre Gilbert Kabanda nous avait demandé de lui accorder au moins trois mois pour qu’il puisse s’enquérir de la situation et la régler. Malheureusement, le temps lui a rattrapé et nous sommes à plus de dix mois. Il n’y a pas de volonté de la part de nos autorités », dit Jean, blessé militaire, la soixantaine révolue.
Alors que l’année tend à sa fin, ces anciens combattants cherchent également à fêter la Noël et le Nouvel An dans les bonnes conditions. « Nous méritons aussi de la considération, car nous avons servi la nation congolaise. Qui peut vivre avec sa famille avec 30.000 FC de salaire ? Plus de quinze ans de service au sein de l’armée congolaise et c’est de cette manière que je suis remercié par le gouvernement », regrette un militaire sous anonymat, avec une jambe amputée.
Ali Maliki et Mervedie Mikanu