Robinets à sec. Aucune goutte d’eau ne jaillit dans les parcelles des habitants du quartier Salongo, dans la commune de Lemba, située à Kinshasa, capitale congolaise. Une situation qui persiste près de 10 ans. L’eau potable est une denrée rare recherchée par les habitants de ce coin de la capitale congolaise. « L’eau potable de robinet est très rare à Salongo. Ce problème ne dure pas depuis de mois, mais plutôt des années. Nous recourons à l’eau des forages, qui n’est pas saine pour l’alimentation », confie Divine Kilongo, habitant de Salongo, à Sahutiafrica. Elle revient d’un puit des forages et accompagné d’un jeune homme qui transporte des bidons d’eau.
« L’eau, c’est la vie ». Ce slogan de la Régie de distribution d’eau en RDC (Regideso) est une réalité à demi-teinte dans cette partie de Kinshasa. Certaines personnes sont obligées à se réveiller à des heures tardives pour s’approvisionner en eau potable.
« L’eau, c’est la vie, mais nous allons perdre nos vies à force de puiser l’eau à des heures tardives. Je me réveille très souvent entre 1 heures ou 2 heures du matin pour puiser de l’eau. C’est vraiment une situation déplorable », regrette Christine Kamba. Christian vit à Salongo depuis 20 ans, mais cette situation semble encore loin de s’améliorer. Il faut se priver du sommeil pour s’approvisionner en eau.
L’eau de forage, une alternative ou un commerce face à cette situation ?
« Depuis toujours à Salongo, l’eau ne coule pas chaque jour du robinet. Nous dépensons par jour près de 10.000 FC (5 Usd) pour aller puiser l’eau des forages que nous utilisons pour des travaux ménagers », relate Filia Kihanda, de teint noir et la vingtaine. Elle porte un bidon de 25 litres rempli d’eau de forages.
Pour Jean-Marc Mvuemba, la quarantaine révolue et détenteur d’un forage, affirme que « c’est dans le souci d’aider les voisins qu’il a eu cette initiative ». « Je me suis arrangé d’avoir un forage d’une bonne qualité d’eau pour non seulement être utilisé par ma famille, mais aussi par les autres. Certes, je l’ai commercialisé, car cela m’a demandé de l’argent pour sa construction. Un bidon de 25 litre coûte 200 FC », dit-il.
Contactée par la rédaction Sahutiafrica, le responsable de la Regideso à Lemba s’est interdit tout commentaire quant à ce problème. Il indique que seule la direction générale peut y répondre.
Ravanelly Ntumba