Le général Sylvain Ekenge, porte-parole de l’armée congolaise, affirme que des mouvements de l’armée rwandaise et de la rébellion du M23 sont en cours dans la province du Nord-Kivu en vue, selon lui, « d’attaquer la ville de Goma ».
Sollicité mardi par l’AFP, un porte-parole du M23 n’a pas immédiatement réagi aux déclarations du général diffusées lundi soir.
Située dans l’est de la République démocratique du Congo, Goma est coincée entre la frontière rwandaise à l’est, le lac Kivu au sud, les montagnes du Masisi à l’ouest et, au nord, le territoire de Rutshuru, en partie contrôlé par le M23 et où une force militaire de la Communauté d’Afrique de l’est (EAC) à été récemment déployée.
La population de Goma est estimée à plus d’un million d’habitants, auxquels se sont ajoutées ces derniers mois un million de personnes ayant fui l’avancée des rebelles du M23, appuyés par des unités de l’armée rwandaise selon des experts de l’ONU. Un cessez-le-feu est observé dans la zone depuis mi-mars.
Jeudi dernier, lors du conseil des ministres, le nouveau ministre de la Défense et ex-chef de guerre Jean-Pierre Bemba déclarait que l’armée rwandaise et le M23 renforçaient leurs positions « en prévision d’une offensive générale » avec comme objectif « l’occupation » de Goma.
Le porte-parole de l’armée précise que « des recrues viennent de terminer leur formation au Rwanda et à Tchanzu (colline proche de la frontière rwandaise) » et sont déployées à la sortie de Goma, à Kibumba et Rugari, des zones censées être « sous le contrôle de la force de l’EAC ».
Le point d’achoppement principal entre la RDC et ses voisins est le mandat de cette force que les autorités congolaises accusent de complaisance à l’égard de la rébellion.
Début mai, lors d’un sommet de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), le président congolais Félix Tshisekedi a condamné « la cohabitation observée » entre les troupes de l’EAC et « les terroristes du M23 ».
Après l’annonce d’envoi possible de troupes par les pays de la SADC, le président Tshisekedi a déclaré que la force d’Afrique de l’Est pourrait être invitée à quitter le pays fin juin, à peine trois mois après son déploiement complet, car « la mission assignée à cette force n’est pas remplie ».
Selon des sources diplomatiques à Kinshasa et au sein de l’EAC, une réunion des chefs d’Etat d’Afrique de l’Est doit se tenir au Kenya autour du 3 juin.
Par ailleurs, ces derniers jours, des drones d’attaque opérés par Agemira, une société militaire privée dirigée par deux Français, ont été observés dans le ciel de Kinshasa. Selon des sources militaires, ils doivent être déployés prochainement dans l’Est afin de renforcer le dispositif contre le M23.
AFP/Sahutiafrica