Des odeurs répugnantes. Des déchets sont jetés dans des caniveaux. Ces poubelles bouchent les évacuations des eaux usées. Cette situation favorise la prolifération des moustiques à Lubudi, quartier situé à Selembao, commune périphérique dans l’ouest de Kinshasa, capitale de la RDC.
«Les gens jettent les ordures dans les caniveaux et oublient ce que cela peut provoquer comme maladie. C’est vraiment regrettable», se désole Lyns, dans la trentaine révolue. Lyns, habite dans la commune de Selembao. Les bras croisés, assis devant son portail à l’extrémité d’un caniveau, il contemple, impuissant, comment des montagnes de déchets se sont formés dans ce caniveau.
«Nous qui vendons près de ce caniveau, souffrons beaucoup. Des ordures font proliférer des moustiques qui causent le paludisme. Nous cherchons des personnes qui peuvent nous aider à le curer», confie Niclette, vendeuse d’oranges. Ses marchandises sont placées près d’un caniveau plein de déchets. Une odeur nauséabonde se dégage. Et pourtant, certains clients viennent acheter sans se poser trop de questions.
«Sans l’entretien des caniveaux, les gens risquent d’attraper plusieurs maladies»
Sur l’avenue Révolution, près du marché Selembao à Lubudi, un autre caniveau est bouché. L’eau stagne. Malgré cela, les habitants déversent des eaux usées sans penser au curage. Les eaux usées des ménages y sont aussi déversées. Les narines des habitants se sont habituées aux mauvaises odeurs devenues un parfum quotidien. La situation dure depuis plusieurs années. Regard insensible, des jeunes des environs vaquent librement à leurs occupations. Les quelques rares personnes que cette situation préoccupe appellent à l’intervention de l’autorité urbaine. Pourtant, l’insalubrité est parfois due à l’incivisme de certains habitants.
«Sans l’entretien des caniveaux, les gens risquent d’attraper des fièvres typhoïdes ou avoir des verres intestinaux. Mais aussi des infections cutanées. Pour éviter tout cela, il faudrait curer et désinfecter les abords de caniveaux. Il faudrait aussi des moyens pour aider la population au curage», préconise Alliance Matomo, médecin dans un centre hospitalier à Lubudi.
A quoi a servi l’argent de Kinshasa Bopeto?
En 2019, Gentiny Ngobila, gouverneur de Kinshasa, a débloqué un fond pour l’assainissement de la ville. Un financement remit aux bourgmestres dans le cadre de l’opération Kin-Bopeto. Plus d’un an après, la situation ne cesse d’empirer dans différentes communes et quartiers de Kinshasa. Seul le centre ville, la Gombe bénéficie encore d’une attention particulière, par endroits. Certains habitants de Kinshasa estiment que l’opération Kin-Bopeto est un échec. Elle n’a pas permis à la capitale congolaise de redevenir propre.
Raymond Nsimba