Mardi 14 mars, Médecins Sans Frontière (MSF) a déploré le manque de coordination dans la réponse humanitaire dans le territoire de Lubero en province du Nord-Kivu, Est de la RDC. Selon l’ONG, plus de 150.000 déplacés ont un besoin urgent d’assistance.
« Dans le territoire de Lubero, plus de 150.000 personnes, qui ont fui les combats entre l’armée congolaise et la rébellion du M23, vivent dans le dénuement le plus total », a noté le communiqué de MSF. Et appelle les acteurs humanitaires à se mobiliser dans les plus brefs délais.
MSF constate une lenteur difficilement explicable dans la réponse humanitaire, marquée par un manque de coordination et ce malgré des financements disponibles et la présence de très nombreuses organisations à Goma.
« L’aide à destination du Nord-Kivu est focalisée sur la capitale provinciale. Mais les habitants et les déplacés des zones reculées restent livrés à eux-mêmes et ne reçoivent aucune aide », a fait savoir Caroline Seguin, coordinatrice des opérations d’urgence pour MSF au Nord-Kivu.
Elle souligne que les besoins sont immenses. « Notre aide ne suffira pas. Aujourd’hui, nous appelons l’ensemble des acteurs humanitaires à se mobiliser pour organiser l’acheminement de l’aide à cette population en détresse », a-t-elle demandé.
D’après MSF, les combats viennent compliquer l’accès à cette région enclavée. Fin février, les Nations unies ont annoncé la suspension des vols humanitaires après des tirs contre un de leurs hélicoptères. Depuis, l’accès au territoire de Lubero est devenu plus compliqué.
La rébellion M23 a repris les armes en novembre 2021 et s’est emparée depuis de vastes pans de territoire au nord et au nord-ouest de Goma. Selon l’ONU, les combats ont provoqué en un an le déplacement de quelque 800.000 personnes. La RDC accuse le Rwanda de soutenir cette rébellion, ce que dément Kigali.
Ali Maliki