Accidents, excès de vitesse, vols, actes de vandalisme, dérapage et non-respect du code de la route. A Kinshasa, les conducteurs de taxi moto appelés « Wewa » semblent être mal vus, même si certains roulent, en respectant la norme.
A Lemba, une des communes de Kinshasa, le trafic est intense à Super Lemba. De part et d’autres, l’on aperçoit de motards. Certains klaxonnent et roulent à vive allure. D’autres se permettent de transporter trois passagers à lieu place de deux. La majorité de motards jeunes roulent sans casques de protection. Pour Beya, vendeuse de légumes dans un marché, le comportement de conducteurs de taxis moto est déplorable. « On dirait qu’ils se croient tout permis. Ils font n’importe quoi sur les routes », déplore-t-elle, alors qu’elle attend de clients.
« Ils roulent à vive allure sans même respecter le code de la route. Ils sont à la base de plusieurs accidents de circulation », confie Mme Beya. Les « Wewa » sont de plus en plus mal réputés.
Selon plusieurs témoins, ils brûlent des véhicules lorsqu’il y a des accidents. Pourtant, lorsqu’un motard est à la base de l’accident, il fuit parfois avec la complicité d’autres motards. Certains « Wewa » se sont transformés en voleurs. Ils volent à partir de leur moto. Un phénomène appelé « Pustura ».
« Aujourd’hui, nous voyons que les motards se permettent certains excès. Normalement, ils ne doivent que transporter deux personnes sur leur siège, mais certains peuvent transporter trois personnes. Et plusieurs n’ont même pas de casques. On compte des victimes tous les jours », affirme Beya, vendeuse de légumes dans un marché à Lemba, commune située à Kinshasa, capitale congolais.
Assise devant sa marchandise, Dorcas, la vingtaine révolue, demande aux autorités de prendre de mesure contre les « Wewa ». « Ils en font de trop », lâche-t-elle. « Les autorités devraient prendre des mesures sévères contre ceux qui sont déjà sur les routes, en les obligeant de respecter les lois. Mais elles voient le nombre de Wewa augmenter sans rien faire », déplore Dorcas, teinte bronzé.
Certains pensent par contre les taxis moto sont importants à Kinshasa, connu pour ses embouteillages, où plusieurs routes secondaires sont impraticables et en état de délabrement très avancé. « Lorsque je suis pressé, je prends une moto pour éviter d’être bloqué dans les embouteillages. Il y a aussi des coins, ici à Kinshasa, que l’on ne peut arriver qu’avec un taxi moto. C’est vrai que certains motards ont un comportement qui ternit l’image d’autres motards, mais d’autres, sont plutôt sérieux et consciencieux lorsqu’ils roulent », pense un père de famille.
Croisé à Super-Lemba, un conducteur de taxi moto rappelle qu’ils ne sont pas tous « les hors-la-loi ». « Nous faisons ce travail pour nourrir nos familles. Moi, j’ai quatre enfants que je dois nourrir et scolariser. Je ne peux sortir pour faire n’importe quoi sur la route », dit Hermann, conducteur de taxi moto. Accusé à tort, il réplique. « La population kinoise est ingrate. Nous vous aidons, mais vous ne le voyez jamais à vos yeux. Pour vous, les motards sont de délinquants », se plaint-il.
Face au comportement décrié de motards, les autorités congolaises ont exigé à tous les motards d’avoir une plaque d’immatriculation, mais aussi un casque de sécurité. Si certains s’y sont conformés, d’autres utilisent de casque des ouvriers.
Divine Kalenga