« Finalement, je me demande qui régule… et qui fixe les prix des denrées alimentaires à Kinshasa. Tout vendeur fixe le prix comme bon lui semble » confie Esther (25 ans) à Sahuti Africa. Venue acheter de l’huile végétale au marché cité Pumbu à Mont Ngafula, elle a devant elle trois vendeuses. « Ici vous vendez la mesure d’une bouteille de Coca à 1500 FC. Ceux qui sont au fond la vendent à 2000 Fc. A combien revient-elle finalement ? Se demande Esther.
« Tantine, tu viens acheter ou poser des questions ? » lui rétorque l’une des vendeuses en souriant. Esther se tait, dodeline de la tête, s’approche de la table de la vendeuse de gauche et finit par acheter une bouteille et s’en va.
« Que voulait-elle ? Un bidon d’huile végétale de 25 litres est passé de 75.000 Fc, (l’équivalent de 37 dollars USD), à 88.000 FC (soit 44 USD). Et les prix sont loin de se stabiliser. Ils galopent du jour au lendemain » déclare Judith, l’une des vendeuses.
Le prix de l’huile végétale n’est plus stable depuis mars 2020. Depuis l’annonce du confinement de la commune de la Gombe, le centre commercial de la capitale congolaise. Mais il y a eu également la fermeture du marché central appelé communément « Zando ». Une mesure prise par le gouvernement provincial de la ville de Kinshasa pour empêcher la propagation du Covid-19, affirme Martine, l’autre vendeuse.
À quelques dix mètres d’elles, sont des vendeuses de braise.
Noircies par leurs marchandises, Fifi et Angèle apprêtent des petits tas de braise pour les acheteurs qui se pointent déjà avec des sachets en mains. « Ce petit tas de 1000 Fc, nous l’achetions à 500 Fc début janvier » déclare Arlette, acheteuse, la vingtaine, cheveux crépus. Elle est tout de suite prise à partie par une des vendeuses : « Ma chérie, le sac de braise se vend à 45.000 Fc, 50.000 Fc ce jour », réplique Fifi.
Serait-il dû au fait que le charbon est prisé à cause des délestages fréquents du courant électrique dans la ville de Kinshasa ? Ce qui est vrai ce que le sac est passé de 17.000Fc à 45.000Fc. Une hausse sans précédent. « Nous n’y sommes pour rien » indique Martine.
Vers la sortie du marché, les bassines de riz occupent les étalages. La
mesure (kilo ou litre ?) se vend à 1000 Fc, 1200 Fc voire 1500 Fc, selon le vendeur ou la vendeuse. Il y a peu elle revenait à 600 Fc. « Cette flambée est causée par la hausse du prix du sac qui coûte 43.000 Fc ,45.000 Fc et même 48.000 Fc. Cela dépend de la marque. Devant une telle situation, les prix en détail ne peuvent que galoper. « C’est inévitable » nous confie Ambroisine Nguya (44 ans). Les prix en détails sont fixés par rapport aux prix en gros. » Nous voulons tous trouver un bénéfice » ajoute-t-elle.
Junior IKA