Jeudi 19 mai, la 14e édition de la Biennale d’art africain contemporain, devenue la plus importante manifestation du genre sur le continent, s’est ouverte à Dakar en présence du président sénégalais Macky Sall, qui a remis le Grand Prix Léopold Sédar Senghor à un artiste éthiopien.
Après un report en 2020 à cause du Covid-19, cette édition accueille jusqu’au 21 juin le meilleur de la création contemporaine du continent : peinture, sculpture, vidéo, installations monumentales et performances.
Le chef d’Etat sénégalais a remis le Grand Prix au peintre éthiopien Tegene Kunbi Senbeto, qui faisait partie de la sélection officielle. Et plusieurs autres prix ont été remis à des artistes originaires du Bénin, de la Tunisie ou du Sénégal.
« C’est une fête des arts visuels, de l’esprit et du génie humain, un rendez-vous qui résiste aux aléas du temps depuis plus de 30 ans », a déclaré Moustapha Ndiaye, président du comité d’orientation de la Biennale, lors de cette cérémonie organisée au Grand théâtre de Dakar, ambiancée par le groupe sénégalais « Orchestra Baobab », né dans les années 1970. Il précise que la Biennale 2018 avait généré plus de 8 milliards de francs CFA (12,8 millions d’euros) de transaction d’œuvres d’art.
Parmi l’un des points d’orgue de la cérémonie, le chanteur malien Sidiki Diabaté, joueur de kora et héritier d’une longue lignée de griots et musiciens, a entrecoupé son show électrisant de plusieurs messages à l’adresse de Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine (UA).
Le Mali, actuellement dirigé par une junte militaire, est sous le coup de mesures économiques et diplomatiques des Etats ouest-africains pour sanctionner l’intention de la junte de se maintenir au pouvoir encore plusieurs années.
« Le griot de l’Afrique est là ce matin pour vous faire plaisir ici à Dakar, et pour vous dire que le Mali et le Sénégal, c’est le même pays », a lancé le musicien malien, déclenchant des applaudissements.
« M. le président, je suis là pour déployer l’amour du Mali envers vous et vous faire changer d’avis ; oui, on vous aime monsieur le président. Et on demande aussi des doléances pour que la situation puisse changer pour mon pays le Mali », a-t-il plaidé.
Près de 300 expositions à Dakar et sur les îles de Ngor et Gorée, et une grosse centaine dans d’autres villes et pays de la diaspora, sont au programme du IN et environ 350 projets dans le OFF de cette Biennale.
AFP/Sahutiafrica