L’armée sud-soudanaise a bombardé des positions rebelles dans le Nord-Est du pays dans la nuit de dimanche à lundi 17 mars, selon Michael Makuei, ministre de l’Information.
Il indique qu’il s’agit d’un nouveau signe des tensions croissantes dans ce pays pauvre et instable. « Notre aviation a bombardé Nasir. Ces bombardements font partie d’opérations sécuritaires et si des civils se trouvent avec les forces (rebelles, NDLR), il n’y rien que nous puissions faire », a déclaré le ministre de l’information.
Cité par l’AFP, James Gatluak, commissaire administratif du comté de Nasir, affirme que vingt personnes ont été tuées. Pour lui, les bombardements de dimanche étaient dirigés contre les civils et non les rebelles. Pourtant, la majorité des victimes sont des femmes et des enfants.
Située dans l’Etat du Haut-Nil, le comté de Nasir a été le théâtre de combats entre des forces loyales au président Salva Kiir et environ 6.000 combattants de l’Armée blanche. Il s’agit d’un groupe armé réunissant des jeunes de l’ethnie nuer du vice-président Riek Machar, qui sont parvenus le 4 mars à prendre un camp de l’armée sud-soudanaise.
Depuis son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud est en proie à des violences qui l’empêchent de se remettre de la sanglante guerre civile. Cette guerre a opposé le président Salva Kiir et au vice-président Riek Machar.
Ce conflit a fait près de 400 000 morts et quatre millions de déplacés entre 2013 et 2018. C’est lorsqu’un accord de paix a été signé, accord désormais menacé par les nouveaux affrontements dans le Nord-Est. Début mars, un hélicoptère de l’ONU, qui effectuait une mission de sauvetage de l’armée, a été ciblé par des tirs, tuant un membre de l’équipage et un général sud-soudanais.
Josaphat Mayi

