Ce mercredi 24 avril, la Banque mondiale a suspendu les nouveaux décaissements de fonds de 150 millions Usd destiné à agrandir un parc national dans le sud de la Tanzanie sur fond d’allégations de meurtres et d’expulsions par des rangers en 2023.
Selon un porte-parole de cette institution, la Banque mondiale est profondément préoccupée par les allégations d’abus et d’injustice liées au projet en Tanzanie. La banque renseigne que la dernière tranche suspendue du prêt s’élevait à 25 millions Usd.
« Nous avons donc décidé de suspendre tout décaissement de fonds avec effet immédiat », a-t-il dit dans un communiqué.
Mobhare Matinyi, porte-parole du gouvernement, indique que ces allégations ont été fausses. Il explique que le gouvernement enquêtait pour voir s’il y a eu une mauvaise conduite de la part d’un membre du personnel, afin de prendre les mesures appropriées.
Le gouvernement affirme que le développement du secteur touristique est essentiel au développement économique. Il a fourni une compensation équitable aux personnes expulsées de leurs foyers.
D’après le mécanisme de plainte indépendant de la Banque mondiale, deux plaignants anonymes ont accusé les gardes du parc national de Ruaha d’exécutions extrajudiciaires, de disparitions forcées, d’expulsions, de torture et de saisies de bétail perpétrés contre des villageois locaux.
Dans un rapport publié l’année dernière par l’Oakland Institute, un groupe de réflexion basé en Californie, accusait les gardes du parc Ruaha de violences sexuelles. Il a affirmé que les communautés locales de Tanzanie supportaient le coût de la génération de revenus touristiques sous couvert de protection de l’environnement.
Le projet de la Banque mondiale a été approuvé par son conseil d’administration en 2017 et devrait se terminer en février 2025. Plusieurs initiatives du gouvernement visaient à développer le tourisme ont été critiquées par les défenseurs des droits humains. C’était notamment dans le nord du pays, où des milliers de Massaï ont été expulsés de leurs terres traditionnelles.
Josaphat Mayi