Des combats ont opposé pendant une semaine l’armée à la rébellion dans le nord du Tchad, la première affirmant mercredi avoir tué vingt-trois rebelles, la seconde quinze militaires, dans le massif du Tibesti où les deux camps s’affrontent régulièrement.
Dans cette région désertique, les principaux mouvements rebelles tchadiens installés de longue date dans le sud de la Libye voisine, entretiennent des bases d’où ils harcèlent les troupes et avaient lancé, au printemps 2021, une offensive au cours de laquelle ils avaient tué le président Idriss Déby Itno monté au front.
Le 31 mai dernier, l’armée avait assuré avoir attaqué une « colonne » de rebelles du Front de la Nation pour la Démocratie et la Justice au Tchad (FNDJT) et du Conseil de Commandement Militaire pour le Salut de la République (CCMSR) dans la région de Kouri Bougoudi.
Depuis, et notamment au terme « d’opérations de ratissage » lundi et mardi, « le bilan définitif est de vingt-trois rebelles tués et huit blessés dans nos rangs », a assuré à l’AFP le général Azem Bermandoa Agouna, porte-parole de l’armée.
Le FNDJT, lui, assurait mardi dans un communiqué « avoir obligé » l’armée « à battre en retraite » et tué « quinze militaires dont deux officiers supérieurs ».
Les bilans avancés par les deux camps lors de leurs affrontements sont impossible à vérifier de source indépendante dans cette région aurifère à plus de 600 km à vol d’oiseau de N’Djamena et où bandits, rebelles, orpailleurs illégaux et militaires se disputent des aires d’influence. Le FNDJT et le CCMSR sont parmi les plus importants et actifs des mouvements rebelles.
Le plus puissant, le Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT), avait lancé, au printemps 2021, une offensive en direction de N’Djamena à partir de ses bases en Libye et au Tibesti.
Il avait été stoppé et défait par l’armée à environ 200 km au nord de la capitale mais le maréchal Déby, qui dirigeait le Tchad d’une main de fer depuis plus de 30 ans, y avait perdu la vie le 20 avril 2021, touché en montant au front par des tirs rebelles selon le pouvoir.
Le jour de l’annonce de sa mort, l’armée avait nommé l’un de ses fils, le jeune général Mahamat Idriss Déby Itno, président de la République à la tête d’une junte de 15 généraux.
Il promettait aussitôt de rendre le pouvoir aux civils après une « transition » de 18 mois mais, au terme de celle-ci, il a fait prolonger son mandat de deux ans en se basant sur la résolution votée par un forum de réconciliation nationale mais boycotté par la quasi-totalité de l’opposition politique et les plus puissants des groupes rebelles.
AFP/Sahutiafrica