…après une énième dramaturgie de plus entre l’opposition qui a désespérément cherché des morts dans ses positions et le pouvoir en place qui a caressé tendrement les opposants en faisant passer ceux qui ont flagellé le Christ pour des stagiaires, il y a un salut, il y a une route, parce que comme le royaume des cieux appartient aux violents, ici bas aussi tout appartient aux violents, demandez au pauvre enfant qui a grandi avec les seins du banditisme que le pouvoir et l’opposition se disputent pour les soins parce que ce n’est pas normal de frapper de la sorte un enfant, peu importe ce qu’il a fait, un enfant, c’est un enfant, d’où allons au Kongo Central pour accuser les policiers qui se sont lâchement donnés à cette sale besogne au lieu de tuer les manifestants comme d’habitude…
Tout chemin mène au Kongo-central…
…accès interdit…mot de passe incorrect… pas admis…pas admissible… voilà ce que ça coûte d’aller au Kongo Central de nos jours quand on aime marcher ENSEMBLE contre le pouvoir en place, on devient persona non grata partout dans le pays parce qu’on a osé dire non, parce qu’on a refusé de suivre l’itinéraire, surtout le refus de suivre l’itinéraire, car le chemin le plus court pour aller au Kongo Central c’est le fleuve, c’est la pirogue. Bien sûr, il y a des voies qui ne sont pas navigables. Quand on est Congolais de père et de mère, le fleuve pour nous sera navigable partout, partout je dis bien. Et sur le plan écologique aussi, c’est une aubaine, d’où le refus de moins polluer en prenant le fleuve à tout prix est motif suffisant pour être expulsé de cette terre sainte, terre de Simon Kimbangu…
Tout chemin mène au Kongo-central…
…ils viendront au Kongo Central avec des belles voitures, avec de l’argent, des femmes, l’argent encore, l’argent du Kongo toujours, oui, ils viendront au Kongo Central avec orgueil et opulence. Ils viendront pour nous dire tout ce que nous savons déjà. Ils viendront avec humilité et arrogance dans l’âme, que cela ne vous fasse pas peur. Ils verront le Kongo Central de loin seulement, comme on a l’habitude de regarder les étoiles, comme ils regarderont la terre sainte du Kongo Central, ici les consciences ne s’achètent pas. On a un port, on a des ports qui nous donnent tout, on s’en fout de vos minerais. Nous ici, on mange la congolité de partout, c’est pour cela que tous les éléments de la police sont au four et au moulin pour surveiller nos gains, alors rentrez, oui vous rentrez chez vous, ce Kongo ici n’est pas le vôtre…
Quelques minutes après :
« Monsieur Le Gouverneur, mes salutations distinguées, l’Etat n’a pas d’argent mais venez vite en urgence, les promesses de l’Etat valent mieux qu’un Congolais de père et de mère vivant, mes sentiments patriotiques ».
Christian Gombo, Ecrivain