En Tunisie, Rached Ghannouchi, chef de l’opposition tunisien, a été condamné à trois ans de prison par un juge pour acceptation de financement extérieur, a annoncé son avocat jeudi 1er février.
Le gendre du chef du parti Ennahda, lui, a écopé aussi de trois ans de prison. Rafik Abdessalem, un haut responsable d’Ennahda, à trois ans de prison dans la même affaire. Il doit s’acquitter à une amende de 1,1 million Usd au parti islamiste.
Dans un communiqué, Ennahda a rejeté cette décision qu’il a qualifié de « sentence injuste ». Cette formation politique entend continuer à se défendre et à lutter contre l’injustice.
« Le parti n’a jamais reçu de financement d’aucune entité étrangère. Son seul compte est sous la supervision de toutes les institutions judiciaires et financières et est totalement transparent et sans faille », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Rached Ghannouchi était en exil avant la révolution de 2011 qui a apporté la démocratie en Tunisie. Il a été président du Parlement depuis les élections de 2019 jusqu’à ce que le président Kais Saied ferme la chambre en 2021.
Âgé de 82 ans, le chef du principal parti d’opposition Ennahda, est en prison depuis avril. L’année dernière, il a été condamné à un an de prison pour incitation à la haine contre la police.
En Tunisie, les autorités ont interdit l’année dernière les réunions dans tous les bureaux d’Ennahda. La police a fermé le siège du Front du Salut, la principale coalition d’opposition, dans ce que les groupes de défense des droits ont qualifié d’interdiction de facto.
Mais, l’opposition et les groupes de défense des droits de l’homme accusent le président tunisien d’imposer un régime autoritaire, en emprisonnant les opposants, en muselant la presse et en contrôlant le pouvoir judiciaire.
D’autres personnalités de l’opposition qui accusent le président Saied d’un coup d’État qui, selon elles, a détruit la démocratie bâtie après la révolution de 2011, sont détenues depuis l’année dernière. Ils sont soupçonnés de complot contre la sécurité de l’État.
Le président Saïed a indiqué « qu’il ne serait pas un dictateur et précise qu’il nettoierait le pays de la corruption ». Selon lui, s’est répandue au cours de la dernière décennie.
Josaphat Mayi