Sonia Dahmani, éminente avocate tunisienne connue pour ses critiques à l’égard du président Kaïs Saïed, a écopé d’une peine d’un an de prison.
Sami Ben Ghazi, son avocat, dénonce une décision injuste. Pour lui, sa cliente est prise pour cible de la liberté d’expression. Il affirme que « la décision du tribunal renforce les inquiétudes de l’opposition selon lesquelles, les voix critiques continueront d’être ciblées à l’approche de l’élection présidentielle, prévue début octobre.
Sonia Dahmani a été arrêtée, en mai dernier, après son intervention dans une émission de télévision. Lors de son intervention, elle a déploré la situation socio-économie en Tunisie. Depuis, cette avocate a été placée derrière les barreaux.
Les partis d’opposition, dont de nombreux dirigeants sont en prison, ont accusé le gouvernement du président Saied d’exercer des pressions sur le pouvoir judiciaire pour cibler ses rivaux électoraux.
Ils affirment que des élections justes et crédibles ne peuvent avoir lieu que si les hommes politiques emprisonnés sont libérés et les médias sont autorisés à fonctionner sans pression du gouvernement.
Mercredi dernier, Lotfi Mraihi, leader du Parti de l’union républicaine d’opposition, qui a annoncé son intention de se présenter à l’élection présidentielle, a été arrêté. Il est soupçonné de blanchiment d’argent.
Accusée d’atteinte à la sécurité publique, Abir Moussi, leader du Parti constitutionnel libre et candidate de premier plan, est en prison depuis octobre 2023. Certains candidats potentiels, dont Safi Saeed, Mondher Znaidi, Nizar Chaari et Abd Ellatif Mekki sont poursuivis pour des crimes présumés tels que la fraude et le blanchiment d’argent.
Le président Kaïs Saïed n’a pas encore annoncé officiellement sa candidature pour un second mandat. L’année dernière, il avait déclaré qu’il ne confierait pas le pouvoir à ceux qu’il qualifie de « non-patriotes ».
Josaphat Mayi