Les groupes rebelles à majorité touareg du nord du Mali ont rejeté mercredi les affirmations de l’armée selon lesquelles elle aurait découvert un charnier après avoir pris aux séparatistes la semaine dernière la ville stratégique de Kidal, dans le nord du Mali.
L’armée a fait cette déclaration samedi après avoir déclaré avoir découvert le site jeudi lors d’opérations visant à « sécuriser » la ville.
Mais les séparatistes ont répliqué dans un communiqué affirmant que ces « allégations (sont) entièrement fabriquées (et) visent manifestement à cacher les horribles massacres commis par le duo terroriste Wagner-Fama », faisant référence aux mercenaires russes combattant aux côtés des forces armées maliennes.
Les séparatistes ont dénoncé « une manœuvre maladroite visant à passer sous silence tous les massacres perpétrés » par l’armée et ses alliés paramilitaires russes.
Le 14 novembre, l’armée malienne a repris Kidal, bastion séparatiste touareg qui n’était plus sous le contrôle du gouvernement central depuis 2014. La région était généralement calme jusqu’à ce que des troubles éclatent en août dernier.
La ville a été reprise après que les forces de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) ont quitté leur camp de Kidal le 31 octobre dans le cadre d’un accord de retrait du pays d’ici la fin de l’année.
L’armée a pris le pouvoir au Mali lors d’un coup d’État en 2020 et, après des mois de détérioration des relations avec la Minusma en juin dernier, a demandé son départ, déclenchant une course au contrôle opposant les groupes rebelles au gouvernement et à ses alliés.
Kidal est un bastion du séparatisme et le régime militaire a présenté sa reconquête comme un grand succès.
Après avoir pris le pouvoir il y a trois ans, la junte a abandonné son alliance traditionnelle avec la France, ancienne puissance coloniale, préférant un rapprochement avec Moscou.
L’année dernière, après le retrait des troupes françaises de leur base dans la ville centrale de Gossi, l’armée a également déclaré avoir découvert une fosse commune.
Plus tôt, l’armée française avait montré des images de drones qui, selon elle, dataient de quelques jours plus tôt, montrant des mercenaires russes enterrant des corps près de la base.
AFP/Sahutiafrica