«Le monopole des multinationales imposé à la Côte d’Ivoire va poser problème. Le système de commercialisation pratiqué par le Ghana depuis plus de 30 ans n’est pas une improvisation comparativement à celui de la Côte d’Ivoire qui tâtonne», a expliqué Essy Parfait, analyste ivoirien du cacao, à SahutiAfrica. D’après lui, le gouvernement ivoirien a imposé aux «multinationales de céder 20% de leur contrat aux exportateurs locaux, mais cela va poser un souci dans l’application».
La Côte d’Ivoire et le Ghana, deux principaux producteurs mondiaux de cacao, ont signé un accord pour améliorer leur coopération sur la fixation des prix du cacao. La Côte d’Ivoire fournit plus 40% du cacao, alors que le Ghana près de 20%. Mais le marché mondial du chocolat estimé à plus de 100 milliards USD reste entre les mains de quelques multinationales. La coopération Côte d’Ivoire-Ghana va-t-elle impacter sur le marché mondial du chocolat ?
D’après l’analyste, «il faut négocier avec les multinationales et non leur imposer une quelconque mesure».
«L’objectif, c’est de contrôler le marché mondial du cacao. Certes, ils sont des pays producteurs, mais ils n’ont pas réussi leur politique de transformation. Les prix s’imposeront toujours à eux. La preuve est le Différentiel de revenu décent (DRD) qui a du mal à être appliqué par les chocolatiers mondiaux. Le DRD a perturbé les deux précédentes campagnes en Côte d’Ivoire et a bouleversé totalement la commercialisation intérieure», a-t-il indiqué.
Selon la Banque mondiale, plus de la moitié d’un million de personnes qui travaillent dans le secteur du cacao restent sous le seuil de pauvreté, gagnant moins de 1,20 dollar par jour dans ces deux pays africains.
Trésor Mutombo