À une semaine des élections présidentielle et législatives, la tension monte en Centrafrique. Une coalition des rebelles regroupant les combattants ex-Seleka et antibalaka a bloqué les principaux axes routiers menant vers Bangui dimanche 20 décembre.
Selon une source locale, l’ancien président centrafricain, François Bozizé est à la tête de cette attaque et il comploterait un coût d’État.
«Depuis l’invalidation de sa candidature, Bozizé est entré en clandestinité pour rebondir avec cette nouvelle coalition rebelle. Ce qui est marrant, il est avec ceux qui l’avaient fait tomber en 2013 », déclare cette même source sous couvert d’anonymat.
Une accusation rejetée par le camp Bozizé, dans la journée de dimanche 20 décembre.
«Nous démentons catégoriquement que Bozizé soit à l’origine de quoi que ce soit», a déclaré à l’AFP Christian Guenebem, porte-parole du Kwa Na Kwa (KNK), le parti de François Bozizé.
Ce proche de l’ex président Centrafricain a affirmé que « le gouvernement a toujours voulu porter atteinte à l’intégrité physique et politique de Bozizé ».
Une frange de l’opposition démocratique a annoncé dimanche 20 décembre suspendre sa campagne pour les prochaines élections. Elle juge incertaine le climat sécuritaire pour aller au vote. Sur le terrain, des candidats aux législatives ont été dépouillés par des hommes armés en provinces.
Les rebelles ont occupé depuis dimanche, la ville de Baboua à 50 km du Cameroun, seul corridor économique en ravitaillement Douala-Bangui. L’occuper, c’est asphyxier tout le pays économiquement.
Les élections législatives et présidentielles auront lieu le 27 décembre de l’année en cours, selon le calendrier électoral Centrafricain.
Le jeudi dernier, la Coalition Patriotique pour le Changement (CPC) réunissant les ex-seleka et antibalaka avait lancé ses premiers assauts sur Bossembele, Bossemptele et Yaloke (villes au Nord-ouest de Centrafrique).
La riposte conjointe des Forces armées centrafricaines (FACA), des casques bleus de la Minusca et mercenaires russes n’a pas tardé à descendre sur le lieu. Les assaillants sont stoppés depuis à 152 km de Bangui. Vers le Sud-ouest, les FACA et les russes ont déjoué une offensive contre la ville de M’baiki.
Face à la menace, le Rwanda et la Fédération de Russie ont transporté des troupes dimanche 20 décembre à Bangui pour bloquer la montée en puissance de cette coalition rebelle.
Inès Kayakumba