Deux des cinq présumés violeurs d’infirmières ont été acquittés hier mardi 15 septembre dans le procès en flagrance qui a eu lieu dans la commune de Kinsenso même.
Dans le quartier où se trouve l’hôpital la Révolution, c’est la colère, le regret, l’indignation qui règne sur le fait de voir un tel acte commis avec légèreté par des jeunes pourtant bien connus de la Police.
Les forces de sécurité, elles, déplorent le fait qu’à Kisenso ou ailleurs, les Kuluna arrêtés et déférés au parquet, reviennent en liberté juste quelques temps après. Le souhait des habitants, des témoins et du médecin, est de ne plus revoir les jeunes impliqués dans le viol de ces deux infirmières.
Les faits
Dans la nuit de jeudi 10 à vendredi 11 septembre, deux infirmières du centre de santé La Révolution ont été violées aux environs de 1h du matin, par une trentaine de jeunes délinquants, appelés « Kuluna ». Un terme venu d’Angola désignant une «colonne». Ces bandits étaient organisés en trois groupes pour maîtriser le personnel et les autres patients.
«Ils ont fait irruption dans l’hôpital, nous ont menacé avec des machettes et des barres de fer; ont menacé de violer deux infirmières devant moi. En larmes, à genoux, les deux infirmières n’ont cessé de les supplier. Malgré les supplications, ils ont violemment déchiré leurs vêtements avant de passer à l’acte; par devant, derrière et même dans la bouche. Plus de dix personnes se sont acharnées sur les filles, les traînant par terre, alors qu’elles saignaient, criaient, pleuraient, sans que rien ne puisse les émouvoir», raconte le médecin qui était de garde cette nuit-là. Alors qu’il raconte, le docteur pleure. De colère. De rage. La rage de n’avoir pu rien faire alors qu’il était lui-même menacé de mort par les violeurs qui se délectaient de leur forfait. Le médecin en est encore traumatisé.

«Les infirmières ont tellement crié qu’on pouvait les entendre dans le quartier… mais en vain… Nous avons pu reconnaître leurs visages parce qu’ils ne s’étaient pas cachés» raconte un autre patient qui venait d’être opéré et devait sortir de l’hospitalisation; à qui ils ont ravi de l’argent.
Enquête en cours
La police poursuit ses enquêtes pour retrouver les autres membres de la bande et le leader du groupe, toujours en cavale.
Pour les soins, les infirmières victimes sont prises en charge grâce à des personnes de bonne volonté. Le ministre de la santé a aussi fait un geste en faveur des jeunes femmes.
En plus du viol, la trentaine de «kuluna» a volé des téléphones des malades, des matelas, médicaments et autres biens de valeur trouvés sur place. Les habitants du quartier, ainsi que les médecins de l’hôpital La Révolution, insistent sur le renforcement de sécurité dans cette zone.
Inès Kayakumba/Jacques Matand