Aux Comores, la gendarmerie a arrêté un homme suspecté d’être à la base des passants impliqués dans le naufrage d’une embarcation de migrants, jeudi 7 novembre.
Il s’agit d’un Comorien de 37 ans, qui réside à Mayotte. Il a été appréhendé à Anjouan, île Comorienne la plus proche de Mayotte. Le colonel Ahmed Tachfine, responsable de la gendarmerie, affirme que le suspect a reconnu être le propriétaire du bateau. Il a acheté tout le matériel nécessaire au voyage.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), au moins vingt cinq personnes ont péri dans ce naufrage. Mais la gendarmerie comorienne n’en a décompté que dix-sept. Un des cinq survivants du naufrage, survenu le 1er novembre, confie que les passeurs avaient coulé l’embarcation transportant une trentaine de personnes avant de prendre la fuite en hors-bord.
D’après le code pénal comorien, l’homme arrêté risque jusqu’à 10 ans de prison pour appartenance à un groupe criminel organisé et trois ans pour transport illégal de passagers, sans compter de possibles poursuites pour homicides.
« Les deux passeurs qui ont été transbordés sur un autre bateau sont désormais identifiés et activement recherchés », a écrit la gendarmerie.
Le bras de mer qui sépare Mayotte avec Anjouan est une route migratoire particulièrement meurtrière. Un rapport sénatorial avait estimé entre 7.000 et 12.000 le nombre de personnes mortes ou disparues dans une tentative de traversée sur la période de 1995 à 2012.
Entre-temps, ces trois derniers mois, deux autres naufrages meurtriers de kwassa kwassa, nom des pirogues comoriennes, ont eu lieu dans la même zone, où seuls 70 kilomètres séparent Anjouan et Mayotte.
Josaphat Mayi