Les associations de femmes ont manifesté devant le siège de la Nouvelle chaîne ivoirienne (NCI) à Abidjan ce mercredi 1er septembre. Elles dénoncent la banalisation du viol dans une émission diffusée par cette télévision privée. Ces femmes exigent la création d’une plage horaire pour «donner la parole aux victimes de viol» ainsi que de «sensibiliser au viol et aux violences sexuelles». La direction de la NCI a présenté ses excuses pour avoir laissé passer cette émission.
Le rassemblement a été diffusé en direct sur les réseaux sociaux où, depuis 48h, internautes et victimes de viol ne décolèrent pas, a rapporté l’AFP. Désirée Dénéo, secrétaire générale de la Ligue ivoirienne des droits de femmes a lancé une pétition. Cette dernière a récolté plus de 45.000 signatures.
«C’est une chaîne très suivie dans un pays où le taux d’analphabétisme est élevé. Les gens voient des choses à la télé et les reproduisent», a dit Fatim Sylla, blogueuse et membre de l’Association d’aide au développement des femmes et des enfants Allo Bénévoles.
Depuis lundi 30 août, les femmes sont en colère en Côte d’Ivoire. Une colère attisée après la banalisation du viol dans une émission télévisée diffusée durant les heures de grande écoute. Une émission animée par Yves de M’Bella. Ce dernier a été suspendu pendant trente jours de toutes les antennes et télévisions. Yves de M’Bella se fait retirer l’animation du concours Miss Côte d’Ivoire. Mais ces sanctions sont jugées insuffisante par Bénédicte Joan, coordonnatrice d’une association d’aide aux victimes de viol. Pour elle, «Yves de M’Bello ne devrait plus du tout apparaître sur nos télés».
Trésor Mutombo