En Tunisie, des boulangeries sont en grève. Ce mouvement a été déclenché ce mercredi 7 décembre pour réclamer le versement par le gouvernement des compensations qui leur sont dues au titre des subventions étatiques, selon Mohamed Bouanane, chef de ce syndicat.
D’après lui, le gouvernement s’est borné à promettre de verser progressivement à partir de janvier les compensations dues. « Nous poursuivrons notre grève puisque nous n’avons reçu aucune réponse positive de la part du gouvernement », a-t-il indiqué après un entretien avec un représentant du cabinet du ministre du Commerce.
Près de 3.100 boulangeries, soit près de 90% de celles censées bénéficier des aides étatiques, ont répondu à l’appel à la grève de la Chambre syndicale nationale des propriétaires de boulangeries pour réclamer le versement de 14 mois de subsides non payés, estimés à 260 millions de dinars (78 millions d’euros), rapporte Mohamed Bouanane cité par l’AFP.
Entre-temps, près de 1.200 boulangeries, qui ne sont pas concernées par le système de compensation, ont continué de fonctionner normalement mercredi.
La Tunisie est en proie à une profonde crise financière se traduisant ces derniers mois par des pénuries récurrentes de produits de base (sucre, lait, riz …), dans un contexte d’inflation galopante de 9,8%, selon le dernier chiffre officiel publié début décembre.
En fin octobre, cette chambre syndicale a déjà organisé une grève similaire avant de la suspendre après un accord avec le gouvernement pour le versement aux boulangeries des aides couvrant une période de quatre mois, soit l’équivalent de 23,5 millions d’euros. Cet accord est resté lettre morte, a regretté M. Bouanane.
Mervedie Mikanu