Des milliers d’enfants restent encore actifs dans les groupes armés, qui opèrent dans l’est de la RDC. C’est ce qu’a indiqué l’Unicef dans une enquête publiée mardi 15 février. Selon cette agence onusienne, les enfants ont, aussi, été utilisés dans les conflits armés. L’Unicef affirme avoir les témoignages de certains d’entre eux au centre d’orientation à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu.
Ces enfants ont été enrôlés par les 140 groupes armés de la région. Selon cette source, plus d’une vingtaine d’enfants soldats sont, aujourd’hui, admis dans un centre de transition et d’orientation à Goma. Ils espèrent après cette période de réinsertion pouvoir retrouver leur famille et reprendre normalement leur vie en société. Kataberka, âgé de 16 ans, confie avoir « été soldat pendant un an ».
« J’ai vu des choses terribles, surtout les tueries de gens. Quand on s’installait dans un village alors on pouvait prendre une femme, sans donner de dote », a-t-il dit. Il est depuis deux mois pris en charge dans un centre d’orientation soutenu par l’Unicef.
« J’avais 12 ans quand je me suis enrôlé volontairement car je n’avais plus de parents et c’était difficile de vivre seul si jeune. J’ai tué des militaires, des civils et j’ai pillé des villages pour emporter les chèvres et d’autres biens. », témoigne Bihirwa, 17 ans. Il a passé près de cinq ans dans un groupe armé.
« J’avais une kalachnikov, la guerre c’est la guerre, et s’il fallait tuer on tuait. Quand j’ai vu des gens mourir, j’ai réalisé qu’il fallait que je m’enfuie pour retourner à l’école. Aujourd’hui, j’aimerais étudier à nouveau pour faire du commerce », a relaté Batakomerwa, récemment désarmé, et pris en charge depuis près de 4 jours. Âgé de 17 ans, ce jeune rêve d’un avenir meilleur.
Le recours aux enfants par les groupes armés pour renforcer leur rang, dans les régions en proie à l’insécurité, reste fréquent. Il constitue une violation grave des droits humains. En 2021, l’Unicef dit avoir aidé plus de 3.400 enfants associés à des groupes armés à retrouver leur famille, à se réintégrer dans la communauté et à recevoir un soutien psychosocial.
Dinho Kazadi