À Kinshasa, capitale de la RDC, s’est ouverte les Ixes Jeux de la francophonie. Un rendez-vous incontournable des sports et des cultures qui se tient tous les quatre ans, et met à l’honneur plus de 3000 jeunes, issus d’une trentaine de pays du monde.
Il est 18 heures. Le jour commence à suspendre son vol. Et la nuit s’apprête à prendre le relais. Le stade des Martyrs de Kinshasa, une enceinte de plus de 80 000 personnes, s’affiche complet. Et c’est en ce moment que les activités débutent.
Sous un jet de lumière, vivement projetée par de puissants réflecteurs installés aux abords du stade et sur la pelouse, couverte par un tapis aux motifs marron, blanc, jaune. Les maîtres de cérémonie, un tandem mixte, font appel aux délégations présentes au stade, près d’une trentaine. Chacune se présente à travers une procession triomphante, sous les acclamations du public et du regard du président Tshisekedi, au côté de Denis Nyakeru, son épouse.
Après le défilé, c’est l’heure des discours. Et c’est Christophe Lutundula, ministre congolais des Affaires étrangères qui va ouvrir le bal. Il revient laconiquement sur le contexte de l’octroi de cette édition des jeux à la RDC. Juste à sa suite c’est Caroline de St Hilaire, l’administratrice de l’OIF et représentante de la SG pour l’occasion qui va prendre la parole.
Et elle ne boude pas sa fierté. Dans une envolée presque lyrique, elle magnifie la langue française et les valeurs de l’organisation internationale de la francophonie. Et invite tout le monde à se régaler avant de céder la place à Félix Tshisekedi, hôte de l’événement.
Le président congolais va dire tout le bien qu’il pense de l’OIF et de la langue française. « Ces jeux sont le symbole de la réalité et de la vitalité de la communauté francophone », déclare le président congolais.
Ce genre de cérémonies sont aussi une occasion pour faire passer quelques messages. Félix Tshisekedi le sait bien et il ne s’en prive pas. À l’exemple d’une pique qu’il lance subtilement au Rwanda, pays accusé de saigner l’Est de la RDC, à travers ses suppôts du M23. « Malgré le contexte difficile de l’agression de notre pays, nous avons tenu et aujourd’hui nous en sommes arrivés là », dit-il.
Après plus d’une heure de cérémonie protocolaire. La scène va être laisser aux artistes sélectionnés pour agrémenter la soirée. Tour à tour vont se succéder des performeurs, qui se livrent en spectacle avec des chorégraphies haut de gamme, le tout sous une fusion d’effets spéciaux qui émerveillent les kinois au stade.
L’autre temps fort, c’est la montée sur scène de Fally Ipupa, la guest star de la soirée, juste après Bill Clinton Kalonji. En moins de dix minutes, le congolais qui est aussi l’artiste africain francophone le plus écouté au monde, va revisiter son registre à hit. Sl, De la Renta, Mayday, bloqué… Fally Ipupa offre au public ce qu’il aime.
À la fin. Le public qui se précipite à l’extérieur, ne s’empêche pas d’exulter. « Aujourd’hui c’est le plus beau jour de ma vie. Je peux enfin mourir tranquillement. Je ne pensais pas voir ça un jour à kin », nous confie sur un sourire Voldy, venu expressément de la commune de Kalamu pour suivre la cérémonie.
« C’est la fête. Elle va continuer demain et pendant tous les autres jours, jusqu’au 06 août », déclare Jeannot, de Masina, croisé juste à l’extérieur en train de réfléchir sur quel trajet faire pour arriver à son domicile, comme toute la marée humaine sur les artères aux abords du stade des Martyrs.
Dinho Kazadi