En Égypte, la banque centrale égyptienne a décidé de relever les taux d’intérêt d’un point pour freiner la dévaluation. Le taux de dépôt est passé à 9,25% et celui sur les prêts à 10,25%. Cette décision a été prise à l’issue d’une réunion d’urgence de cette institution dimanche soir.
D’après les sites des banques d’État entre dimanche et lundi à la mi-journée, le taux de change de la livre égyptienne par rapport au dollar américain est passé de 15,7 à 17,8 livres pour un dollar. La monnaie égyptienne a connu une perte de 13% de sa valeur en une journée.
Pourtant, l’inflation dans le pays, premier importateur de blé russe et ukrainien, a déjà atteint un record en février. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a suscité une flambée inédite des prix des céréales et du pétrole. Ce qui a poussé l’Égypte à encadrer pour la première fois le tarif du pain non subventionné, à une dizaine de jours du ramadan. C’est une période synonyme de dépenses alimentaires pour les ménages.
Récemment, la banque JP Morgan avait prévu une dévaluation, alors que l’inflation a atteint 10% sur un an en février. Un record depuis mi-2019, porté par les prix des aliments en hausse de 20,1%, selon les chiffres officiels. Le plus peuplé des pays arabes avait déjà dévalué sa monnaie de près de 50% en 2016 dans le cadre d’un plan d’austérité décrété en échange d’un prêt de 10,8 milliards d’euros du Fonds monétaire international (FMI).
Raymond Nsimba