En battant le Gabon à Franceville dimanche 18 juin(0-2), la RDC tient sa revanche et s’offre une finale à domicile dans les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) prévue en Côte d’Ivoire en 2024.
Coup de sifflet final à Franceville. Grosse déception au stade de la “Rénovation”. Cette fois-ci, le scénario est tout autre. La RDC remporte le derby d’Afrique centrale. Les Panthères déroutées sous les yeux du président Ali Bongo, un grand fan de football habitué à voir les fauves gabonais l’emporter à chaque fois qu’il se déplace au stade. La nuit de Gabonais est sans doute hantée par cette défaite. Les occasions, la domination, l’intensité, le public… Les Panthères avaient pourtant tout pour gagner ou arracher un nul.
Mpasi, baptême de feu réussi
Elles passent même de près à ouvrir le score dans les premières minutes du match après une erreur de la défense congolaise. Sans succès. Denis Bouanga se loupe devant un but presque vide sur un ballon renvoyé par Lionel Mpasi-Nzau, 28 ans et quatre sélections. La rencontre est intense et plaisante.
Devant leur public, les coéquipiers de Pierre-Emerick Aubameyang montrent des idées offensives beaucoup plus claires. La RDC est bousculée, mais tente à chaque fois de temporiser et de calmer le jeu. Les Gabonais sont dangereux, mais butent sur Lionel Mpasi, qui passe son baptême de feu. En fait, le portier de Rodez en Ligue 2 française est titularisé pour la première fois en l’absence de Joël Kiassumbua, blessé. Il enchaîne les arrêts et évite le pire à son équipe qui joue son va-tout.
La RDC décisive
A la 33ᵉ minute, les Léopards ouvrent le score contre le cours du jeu grâce à une tête d’Aaron Tshibola. « On a mis quelque chose en place que mes joueurs ont bien réalisée », confie Sébastien Desabre. Une délivrance pour la RDC qui n’a pas marqué face au Gabon lors de trois dernières confrontations : 0-0, 3-0 et 1-0. Mais les Panthères appuient sur l’accélérateur après ce but congolais.
Le Gabon et ses maux
Les occasions gabonaises s’enchaînent et ne se comptent plus. Le Gabon dicte le tempo, pousse, mais ne trouve pas la faille. Aubameyang, Bouanga, Jim Allevinah et Boupendza se cassent les dents devant la défense congolaise. Ils confondent aussi vitesse et précipitation. Les Panthères ne parviennent pas à rejoindre les Léopards au score. La RDC n’encaisse pas. Une première pour la sélection congolaise depuis le début de cette campagne. Le Gabon, lui, sombre et peine toujours à marquer jusqu’à être puni.
« La RDC a accepté de souffrir, mais en contenant la pression gabonaise. Elle n’a pas fait trop d’erreurs défensives bien que oui 3 ou 4 à proximité. Collectivement, les Léopards ont tenu. Il faut aussi dire que Mpasi était présent, mais aussi que les Gabonais jouaient dans la précipitation », analyse le coach Cédric Kisabaka, analyste sportif congolais et directeur technique de l’académie Éclat Sport, à Sahutiafrica.
Coup de massue
A force de pousser, les Panthères se découvrent. Sur une perte de balle de Shavy Babicka, buteur du match aller, Fiston Kalala Mayele est bien lancé puis lâche un missile. Joël Amonom, portier gabonais, reste inerte. La RDC plie le match à la 83ᵉ minute. Le Gabon est à terre, se sait dos au mur et doit aller chercher sa qualification à Nouakchott lors de la dernière journée face à la Mauritanie.
La RDC prend provisoirement la tête du groupe I grâce à sa victoire avec 7 points. C’est attendant l’autre match du groupe qui opposera le Soudan à la Mauritanie à Agadir au Maroc ce mardi, rencontre délocalisée en raison de la guerre au Soudan. Pour l’instant, les Congolais savourent ce succès avec pas de danse. De la dernière à la première place, les Léopards viennent de loin, réalisent une remontada et savent à quoi ils s’attendent. Même s’ils s’offrent une finale à domicile face au Soudan.
« On sait de toute manière ce qu’il nous faut pour se qualifier à la prochaine Can : trois victoires et un match nul sur les quatre derniers matchs. Là, on a deux victoires et un nul. On va se concentrer sur le prochain et rien n’est facile pour personne », souffle Sébastien Desabre après la rencontre.
Trésor Mutombo