Le démantèlement des forces spéciales créées par certaines régions d’Ethiopie est terminé, a annoncé le général Birhanu Jula, chef de l’armée fédérale samedi 15 avril.
Le début du processus avait déclenché des incidents et des manifestations dans la région de l’Amhara, dont les « forces spéciales » sont particulièrement puissantes. Mais le calme était globalement revenu jeudi. Et aucun incident notable n’a été rapporté dans les autres régions.
« Les autorités vont désormais acheminer les anciennes forces spéciales dans leurs nouvelles unités, les entraîner et réintégrer ceux qui se sont égarés par confusion », a fait savoir le commandant de l’armée fédérale.
Le 6 avril, le gouvernement éthiopien a annoncé une mesure de réaffectation au sein de l’armée fédérale et de la police, les membres de ces unités militaires mises sur pied en toute illégalité depuis une quinzaine d’années par plusieurs des 11 Etats fédérés éthiopiens.
La Constitution éthiopienne prévoit que les 11 Etats fédérés, dessinés le long de lignes linguistiques et culturelles dans un pays comptant plus de 80 peuples, disposent de leurs propres institutions et d’une police régionale.
Mais ces 15 dernières années, certains Etats (dont la région Somali, confrontée à des groupes armés et des incursions des islamistes radicaux shebab venus de Somalie voisine) ont progressivement mis sur pied des « forces spéciales », non prévues par la Constitution mais largement tolérées.
Certaines sont devenues puissantes, à l’instar des forces spéciales amhara qui ont apporté un soutien crucial à l’armée fédérale durant son conflit armé contre les autorités rebelles de la région du Tigré entre fin 2020 et fin 2022.
Ali Maliki