«Contrôle passe. Allez les gars! Travaillez! » lance un des encadreurs des jeunes footballeur. L’ambiance est studieuse. « Il faut toujours alterner les jambes. Levez la tête», répètent les formateurs à ces jeunes qui rêvent devenir des footballeurs professionnels.
Ujana? Ce mot tiré du swahili veut dire jeunesse.
A Kinshasa, Ujana est une académie de football lancée en 2016. Il est beau ce centre voisin du mythique stade père Raphael, qui a accueilli le combat entre Ali et Foreman en RDC. Gazon en bon état. Des bureaux aux couleurs rouge et noir d’Ujana. Des infrastructures sportives de qualité pour un meilleur apprentissage de jeunes. Les séances d’entrainements se déroulent sous le regard attentif d’Alain Tsipuk, responsable du projet Ujana.
Ujana s’est dotée d’un centre de formation moderne à la hauteur de son ambition. Les équipements n’ont rien à envier aux centres de formation d’Europe. «L’objectif du projet Ujana était justement de concourir au développement et à la promotion du football. Mais aussi des infrastructures sous un certain aspect», confie Alain Tsipuk. Ujana est un projet à trois volets : social, sportif et commercial. Dans le volet social, les enfants de militaires du camp Kokolo reçoivent une formation gratuite à l’académie Ujana. Le volet sportif avec le club AC Ujana, alors que l’académie est dans le volet commercial. Le projet Ujana s’autofinance, d’après Alain Tsipuk.
Devenir des icônes du football mondial
«Mon rêve n’est pas seulement de jouer, mais d’être à un niveau assez extraordinaire. Un niveau élevé. Je vais être considéré comme une icône du football un peu comme Messi et Ronaldo. Il y a une meilleure formation à Ujana. Je suis à Ujana depuis sept mois», affirme Aubin Baraka, avant-centre de l’équipe U17.
«Les conditions ici, je pense qu’elles sont réunies pour faire un bon travail dans le sens où il y a des objectifs techniques, tactiques par rapport à l’âge des enfants. C’est une école de foot comme on dit», affirme Alain Tsipuk, tout souriant.
«C’est très agréable, voire plaisant d’être sur un terrain de football et de voir les enfants s’amuser. Et surtout par rapport à l’infrastructure, de voir les enfants apprendre à jouer et progresser dans des bonnes conditions. Le football se pratique dans ces conditions-là», poursuit-il.
Des championnats de trois catégories d’âge sont organisés à Ujana. Une compétition de U13, 15 et U17. Ces compétitions permettent à Ujana de détecter des jeunes talents, prometteurs. C’est dans le volet sportif du projet. Les jeunes qui ont un talent au-dessus de la moyenne rejoignent l’AC Ujana. Mais tout se fait dans le respect de règles sportives, précise Alain Tsipuk.
Migan Lukomba, la dizaine révolue, coupe de cheveux comme la star gabonaise Pierre Emeric Aubameyang, rêve de jouer en Ligue 1 en France. «Je suis un passionné du football. Mes parents le savent. Nous avons attendu que l’académie ouvre ses portes pour que je m’inscrive. Avant, j’étais dans d’autres écoles de football mais j’ai jugé bon de rejoindre Ujana parce que je trouve qu’il y a une bonne formation ici», affirme ce jeune footballeur.
En RDC, le football est apprécié des jeunes qui rêvent d’une carrière de haut niveau et à l’international. Ces ambitions meurent souvent sans voir le jour. Le projet Ujana a apporté une plus-value dans le développement du sport roi. Le projet Ujana a révélé plusieurs talents. Certains évoluent dans les grands clubs de la RDC à l’instar d’Ernest Luzolo Sita de Vita Club et de William Likuta de DC Motema Pembe. D’autres à l’étranger, voire en Europe. Il s’agit de Chadrack Musungu Lokombe actuel sociétaire de l’US Boulogne en France. «Former un enfant pour qu’il devienne un grand athlète demain, c’est avoir la passion. J’aurai un grand plaisir de regarder à la télé un joueur que j’ai formé», dit le coach Mathieu, encadreur à Ujana.
Trésor Mutombo