Renverser le gouvernement d’Abiy Ahmed, Premier ministre éthiopien. C’est ce qui a motivé la création du Front uni des forces fédéralistes et confédéralistes éthiopiennes, coalition de neuf groupes rebelles, dont le Front pour la libération du peuple Tigré (Tplf). Cette alliance a été annoncée vendredi 5 novembre. Mais le conseil de sécurité des Nations unies appelle à un « cessez-le feu ».
« Notre intention est de renverser le régime », a déclaré Berhane Gebre-Christos, représentant du TPLF lors de la signature cette alliance. Cette coalition armée est constituée par des groupes rebelles des régions de Gambella, Afar, Somali et Benishangu. Mais aussi des ethnies Agew, Qemant et Sidama. « Ce front uni est formé en réponse aux nombreuses crises auxquelles fait face le pays. Mais aussi pour annuler les effets néfastes du pouvoir d’Abiy Ahmed sur les populations d’Ethiopie et d’ailleurs », a dit cette coalition rebelle.
Mais la porte-parole du Premier ministre, rassure qu’un « sentiment de normalité prévaut au contraire dans la capitale éthiopienne ». Elle dénonce « la désinformation du Tplf destinée à créer un faux sentiment d’insécurité ». Depuis un an, le nord de l’Ethiopie est témoin des combats entre les forces du gouvernement fédéral et les rebelles tigréens. Un conflit qui a progressé au-delà de la région du Tigré ces derniers mois.
Mercredi 3 novembre, les rebelles ont affirmé avoir atteint la localité de Kemissie, dans la région voisine de l’Amhara où ils ont rejoint l’Armée de libération oromo (OLA), groupe armé de l’ethnie oromo avec lequel ils sont alliés depuis août. Ils n’excluent pas de marcher sur Addis-Abeba. Mais le gouvernement dément toute menace sur la capitale. Entre-temps, les deux camps restent sourds aux appels des Etats-Unis et de la communauté internationale en faveur d’un cessez-le-feu et des négociations.
Raymond Nsimba