Le gouvernement éthiopien est prêt à engager des pourparlers avec les forces rivales de la région du Tigré, au nord du pays, n’importe quand, n’importe où et sans conditions préalables, dans une rupture notable avec le passé. C’est ce qu’a annoncé Redwan Hussein, conseiller à la sécurité du Premier ministre Abiy Ahmed jeudi 28 juillet.
C’était après avoir rencontré des envoyés spéciaux des Nations Unies, de l’Union européenne et des Etats-Unis. Il souligne que l’UA dirige le processus et peut solliciter un soutien logistique de n’importe quelle source.
Addis-Abeba a désigné une équipe de sept négociateurs dirigés par le ministre éthiopien des Affaires étrangères, mais les dirigeants du Tigré ont déclaré que certaines conditions préalables devaient être remplies.
« Si le gouvernement fédéral était vraiment prêt à faire la paix, il aurait rétabli les services publics de base dans la région, faisant référence aux services bancaires, électriques et télécoms longtemps coupées ainsi que les prestations de service », a fait savoir Debretsion Gebremichael, président du gouvernement régional du Tigré à Associated Press.
D’autres dirigeants du Tigré ont déclaré qu’il serait illégal d’entamer des pourparlers avec le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) alors qu’il reste sur la liste des groupes terroristes désignés par le gouvernement éthiopien.
Des inquiétudes subsistent quant au fait que le conflit puisse à nouveau éclater au milieu de frictions entre les parties rivales sur les conditions des pourparlers.
« Leur désaccord sur la question de savoir si l’envoyé de l’Union africaine (Olusegun) Obasanjo ou un haut responsable kényan dirigera les efforts de médiation pour mettre fin à la guerre civile est un obstacle dangereux au début des négociations. Alors que la trêve tient, et qu’il n’y a aucune raison de penser qu’un nouveau conflit entre le gouvernement fédéral et le Tigré est imminent, cette impasse en augmente les risques », a tweeté William Davison de l’International Crisis Group.
En juin dernier, après un cessez-le-feu et la livraison croissante d’aide désespérément nécessaire au Tigré longtemps bloqué, les deux parties au conflit ont convenu de s’asseoir pour des pourparlers.
Le gouvernement éthiopien a subi des pressions internationales pour négocier avec les dirigeants du Tigré afin de mettre fin à la guerre qui aurait tué des dizaines de milliers de personnes dans le Tigré et dans les régions voisines d’Amhara et d’Afar.
La Rédaction