De violents affrontements ont éclaté mardi 17 septembre entre les forces fédérales éthiopiennes et les rebelles Fano dans la région de l’Amhara, faisant au moins neuf morts, dont une majorité de civils, selon des sources hospitalières et un responsable local.
Les combats, qui ont eu lieu à Debark, à environ 750 km au nord d’Addis-Abeba, ont également fait 35 blessés. L’hôpital de la ville a confirmé le décès de neuf personnes, dont un milicien Fano. Un responsable local a, pour sa part, évoqué un bilan de 20 morts, dont une majorité de civils.
Ces informations, difficiles à vérifier en raison de l’interdiction d’accès à la région pour les journalistes, témoignent de l’escalade de la violence dans l’Amhara, théâtre d’une insurrection armée depuis avril 2023.
Les Fano, milices populaires traditionnelles d’autodéfense de l’ethnie Amhara, ont pris les armes contre le gouvernement éthiopien après l’annonce du désarmement des forces de sécurité régionales amhara. La décision a été perçue par les Fano comme une trahison, après leur soutien à l’armée fédérale durant le conflit au Tigré.
Les miliciens multiplient les attaques contre les forces fédérales et les villes de la région. L’état d’urgence déclaré en août 2023 et expiré en juin, n’a pas réussi à mettre fin aux hostilités.
Le conflit en Amhara est étroitement lié au conflit au Tigré, les Fano réclamant des « terres ancestrales » rattachées au Tigré. L’accord de paix conclu en novembre 2022 entre le gouvernement éthiopien et les rebelles tigréens a été perçu par les Fano comme une trahison de leurs intérêts.
Ephraïm Kafuti