Les opérations humanitaires s’amplifient dans le nord de l’Ethiopie depuis l’accord de paix entre belligérants du Tigré, mais une partie de cette région reste inaccessible et l’aide acheminée inférieure aux besoins. C’est ce qu’a fait savoir le Programme alimentaire mondial (PAM) vendredi 25 novembre.
Dans son communiqué, le PAM dit avoir « distribué plus de 2.400 tonnes de vitales denrées alimentaires, de matériel médical, nutritionnel et autres dans la région du Tigré » depuis le 15 novembre et la « réouverture des quatre couloirs humanitaires vers la région ».
« Mais l’aide acheminée au Tigré ne satisfait pas les besoins et le PAM et ses partenaires ont besoin d’accéder urgemment à l’ensemble de la région », dont l’accès à certaines zones de l’est et du centre est restreint », a expliqué l’organisation onusienne.
Le PAM continue par ailleurs de distribuer de l’aide dans les régions de l’Amhara et de l’Afar, voisines du Tigré et elles aussi touchées par la guerre qui, selon l’ONU, a déplacé plus de deux millions d’Ethiopiens.
« Dans le nord de l’Ethiopie, les deux ans de conflit ont rendu plus de 13,6 millions de personnes dépendantes de l’aide humanitaire, 5,4 millions au Tigré, 7 millions en Amhara et 1,2 million en Afar », a rappelé le PAM.
Fin août, la livraison d’aide humanitaire au Tigré avait été interrompue lorsque les combats avaient repris après cinq mois de trêve entre l’armée fédérale éthiopienne et ses alliés, et les forces des autorités rebelles du Tigré.
Avant même cette interruption, l’aide était déjà insuffisante à satisfaire les besoins d’une région où quelque 90% des six millions d’habitants dépendent de l’aide alimentaire, en raison du conflit qui a éclaté en novembre 2020.
Le 2 novembre, le gouvernement éthiopien et les rebelles tigréens ont signé à Pretoria un accord de paix prévoyant, entre autres, un accès humanitaire sans entraves au Tigré, suivi, le 12 novembre à Nairobi, d’un document sur les modalités de sa mise en œuvre.
Les hostilités ont cessé au Tigré depuis cet accord, a indiqué le 22 novembre le chef d’état-major des forces tigréennes, Tadesse Worede.
Mais l’armée érythréenne et des forces régionales et milices de l’Amhara, qui ont épaulé l’armée éthiopienne, restent présentes dans certaines zones du Tigré.
La Rédaction